Le football camerounais est en difficulté. C’est le moins que l’on puisse dire. A deux journées de la fin de l’Elite One, les play-offs battent leur plein à Douala et à Yaoundé. En effet, les scandales s’enchaînent. Les acteurs et les supporters en ont plein les yeux avec un arbitrage controversé de part et d’autre. L’équité n’y est plus. Pourtant, le président de la Fécafoot, Samuel Eto’o Fils a promis au public sportif une saison de haute facture. L’ancienne star du FC Barcelone voulait organiser le plus beau championnat de toute l’Afrique. Malheureusement, tout est resté dans le discours. Car sur le terrain, on est à mille lieux de la réalité.
Certains ont d’ailleurs décidé de ne plus se rendre dans les stades pour ne pas être témoin du théâtre en cours. La situation est inquiétante avec des décisions arbitrales qui faussent les résultats et sapent les efforts des joueurs et responsables sur le terrain. Une perte de temps selon Ambroise Nkeng : « aller au stade maintenant c’est perdre son temps puisque le vainqueur est connu. Vous arrivez pour voir un spectacle mais à coté on vous dit d’entrée le club qui va gagner. Si vous n’êtes pas avisé, vous allez perdre de l’argent des billets chaque week-end. J’ai suivi la phase aller. C’est terminé ». La question de l’arbitrage revient à chaque fois sur les lèvres de nombreux supporters. L’arbitre Ndanga Mundi est au cœur d’un gros scandale avec ses décisions controversées. La Fécafoot, le CTFP et la commission centrale des arbitres sont muets jusqu’ici. Pour Abdouraman Hamadou, le football camerounais a pris de l’eau.
Je considère Samuel Eto’o Fils comme un acteur politique. Il ne s’occupe pas du football. Si vous vous occupez du football, vous ne pouvez pas, ne pas payer les arbitres de football d’élite pendant trois ans et cumuler 300 millions d’arriérés. Cela veut dire que vous ne faites pas de football. Il fait de la politique. On l’a mis là pour faire de la politique. A chaque fois qu’il semble être en difficulté, vous avez vu qu’il a réitéré son soutien au président de la République. Il apporte quelque chose dans le système. On le tolère en étant comme quelqu’un pouvant apporter des voix au président de la République. En 2018 il l’a fait… Ils ont réussi à récupérer l’équipe nationale. C’était ça l’essentiel. Maintenant il peut détruire tout le football… Vous avez vu le gars de Victoria. Il s’amuse. Il cravate les arbitres, il prend le ballon et s’en va. Il n’est pas sanctionné. Si je suis président de la Fécafoot, le monsieur ne passera plus à côté du football dans le monde entier. Il ne pourra même pas entrer dans un stade… C’est -à-dire on le bannit à vie et on met cela au niveau international. Il était encore bras dessus, bras dessous avec le président de la Fécafoot l’autre jour. Vous appelez ça championnat. On a décidé là-bas que c’est Colombe qui doit gagner. L’année dernière, on a décidé que c’était Victoria United. J’ai vu les dossiers. Quand vous voyez comment Victoria a été champion… Ce n’est pas de cette façon qu’on construit le football… Il continue d’avoir le soutien de l’Etat du Cameroun.
Abdouraman Hamadou sur Capitale FM à Yaoundé












