À l’approche de la CAN 2025, Samuel Eto’o a choisi la voie la plus risquée : celle du bras de fer, du passage en force et du pari personnel. En démettant l’Entraîneur-Sélectionneur, Marc Brys à la veille de la compétition, et ce contre l’avis explicite de la tutelle, le MINSEP, le président de la FECAFOOT engage bien plus qu’un simple choix technique : il joue son avenir sportif, institutionnel et politique.
La nomination de David Pagou, entraîneur sans véritable états de service, sans référence majeure et sans légitimité acquise au plus haut niveau, interroge. Plus encore, la mise à l’écart de plusieurs joueurs cadres, piliers de la sélection nationale, donne le sentiment d’une gestion guidée moins par la cohérence sportive que par la satisfaction d’un ego devenu central.
Ce choix n’est pas neutre. Il rompt avec le principe de continuité, fragilise l’équilibre d’un groupe en construction et expose les Lions Indomptables Seniors A Messieurs à une instabilité dangereuse à un moment où l’unité, l’expérience et la sérénité sont essentielles.
Samuel Eto’o se retrouve désormais dans une logique de quitte ou double.
- Victoire finale, ou à défaut parcours honorable et convaincant : il sera porté en triomphe, présenté comme le visionnaire incompris, l’homme fort qui a osé contre tous et qui avait raison contre le système.
- Échec cuisant, élimination précoce ou prestation indigne du rang du Cameroun : il deviendra le fusible idéal, sacrifié par ces mêmes cercles politiques dont il pense aujourd’hui bénéficier de la protection.
L’histoire politique et sportive camerounaise est implacable : le pouvoir célèbre les vainqueurs, mais n’assume jamais les défaites. Ceux qui applaudissent aujourd’hui n’hésiteront pas à désigner un coupable demain.
En voulant concentrer toutes les décisions, Samuel Eto’o concentre aussi toutes les responsabilités.
À la CAN 2025, Samuel Eto’o n’aura ni alibi, ni partage de faute. Ce sera son choix, son équipe, son bilan. Et comme souvent au Cameroun, le football dépassera largement le cadre du sport.
Matthieu Ndjock











