Le feuilleton autour du banc des Lions Indomptables a pris une nouvelle tournure, spectaculaire autant que déroutante. L’on est pourtant à moins d’un mois du coup d’envoi de la CAN 2025 au Maroc que ne verra pas Marc Brys. Et comme souvent, tout a commencé par une simple question.
Le 26 novembre, lorsque nous joignons Marc Brys pour savoir s’il avait participé à la réunion technique organisée par la CAF avec les staffs des sélections qualifiées, sa réponse tombe, sèche :
« Non. »
Un mot, lourd de sous-entendus. Une semaine plus tard, le 1er décembre, la Fecafoot a annoncé sa destitution. Un timing qui ne surprend plus vraiment dans le climat institutionnel actuel mais qui interroge profondément à la veille d’un tournoi majeur.
« C’est vraiment ridicule », ainsi réagit Marc Brys qui ne verra pas la CAN 2025
Recontacté dans la foulée de son éviction, le technicien belge n’a pas mâché ses mots :
« Je remarque que la Fecafoot a démis tous les responsables nommés par le Ministère des Sports. C’est vraiment ridicule. Sur le moment, je ne peux pas vous en dire davantage. »
Une réaction qui traduit à la fois la sidération et la lassitude d’un sélectionneur arrivé il y a quelques mois seulement dans un environnement déjà sous tension.
Un ministère prudent et silencieux
Du côté du Ministère des Sports, l’ambiance est à la réserve. Les collaborateurs du ministre Narcisse Mouelle Kombi assurent suivre la situation avec prudence.
L’un d’eux confie : « Nous observons encore les choses. »Un autre proche du ministre précise, presque agacé par l’emballement médiatique :
« Les procédures administratives sont écrites. Nous n’avons pas encore reçu de notification officielle concernant ce que nous voyons sur les réseaux sociaux. Le Ministre a une hiérarchie qui lui donne le go ahead pour toute décision importante. »
Autrement dit : tant que rien n’est formellement acté, aucune réaction officielle ne sera produite.
La Fecafoot, elle, avance à marche forcée, heureuse d’avoir écarté Marc Brys malgré la qualification pour la CAN 2025
Pendant que le ministère temporise, la Fédération camerounaise de football poursuit sa route. Déjà à pied d’œuvre, les dirigeants fédéraux et le nouveau staff technique multiplient les réunions et affinent les plans pour préparer la participation du Cameroun à la 35e Coupe d’Afrique des Nations, prévue du 21 décembre 2025 au 18 janvier 2026.
Avec ou sans l’aval du ministère, une réalité s’impose : la CAN approche, et les Lions doivent être prêts. C’est donc dans ce climat pesant que les Lions Indomptables vont se mobiliser avant cette compétition capitale qu’est la CAN 2025. Samuel Eto’o a repris le contrôle des Lions Indomptables. Pourtant en contrôle total de toutes les autres sélections de catégories jeunes, ses nominations et son emprise ont réussi à plomber ses sélections qui brillaient de mille feux avant sa prise de pouvoir.
Un bilan désastreux indigne d’un pays aussi glorieux
Une éviction contestée, une fédération déterminée, un ministère prudent, un sélectionneur désabusé… À moins de trente jours de la plus grosse compétition continentale, le football camerounais se retrouve une nouvelle fois suspendu entre luttes d’influence et urgences sportives.
Reste à savoir si, malgré ces turbulences, les Lions Indomptables sauront retrouver le terrain, la sérénité… et peut-être la victoire.
Texte de Nana Paul Sabin, modifié par Abdou Bidongde












