Les Lions Indomptables étaient face à la presse ce mercredi 13 novembre dans la salle de conférence du Centre d’excellence de la Caf, à Mbankomo. Cet échange entre Finke, Eto’o, Eyong et Nkoulou avec les hommes de médias a débuté de façon inhabituelle ! Après son propos liminaire, le Team Press de la sélection a invité une Mme Sylvie Etoundi enseignante à l’Institut National de la Jeunesse et des Sports (INJS) à réciter un poème en hommage aux Lions Indomptables. Elle a remis la copie au coach, à la grande surprise de l’assistance.
Et le jeu de questions – réponses pouvait commencer. Dès la première intervention, Samuel Eto’o a donné le ton.
Eto’o, Finke, on ne se loupe pas…
Sacrée « Union sacrée »
Pendant plus d’un mois, les réunions se sont succédées au cours de laquelle chaque demi-phrase était ponctuée du slogan creux de l’union sacrée. Les principaux concernés que sont les joueurs et le staff technique se doivent certainement d’embrasser cette expression de ralliement.
La nervosité est palpable, l’envie d’aller au bout est présente. Mais les Lions se doivent de regarder dans la même direction et rediriger leur rengaine de coq, que dis-je, de gagnant vers l’objectif commun.
Et la passe d’armes entre le coach et son principal lieutenant, son capitaine aurait pu être mieux maitrisée…
Interrogé sur la possibilité qu’il y ait un complot contre lui dans les Lions, Eto’o ne passe pas par quatre chemins : « c’est regrettable de dire que c’est vrai. Et comme l’entraineur est là, je lui demande que ça ne doive pas ou plus exister dans notre équipe nationale. Si on n’était pas à la veille d’un match capital, je vous aurais demandé de regarder certains matches et vous verrez. Si je suis descendu au milieu de terrain contre la Tunisie au match aller, c’est parce que j’ai eu l’information avant. J’ai joué comme ça, je l’ai fait. Mais dimanche il s’agit du Cameroun. Il s’agit de notre pays. On n’oublie les problèmes. On n’oublie les différences. Si quelqu’un ne veut pas me dire bonjour après, ce n’est pas grave. Le football, c’est le seul sport où vous êtes obligé de demander à votre coéquipier, même votre pire ennemi de vous passer le ballon. L’entraineur est là, il m’écoute. Peu importe ».
A Finke de réagir : « sur les passes que des joueurs ne voudraient pas faire à d’autres, je crois que tout le monde est d’accord qu’ici il n’y a que des joueurs qui sont vraiment des joueurs professionnels premièrement…. Pour moi, c’est impossible qu’il y ait quelqu’un qui ne joue pas avec l’autre. C’est vrai pour moi ça c’est sûr. Dans un match, par exemple à Radès, je n’ai jamais vu une situation où il y avait quelqu’un qui ne voulait pas faire de passe à un autre. J’ai vu les images, cinq, six, sept fois. Mais pas de problèmes, on doit peut-être faire un rendez-vous la semaine prochaine et on doit voir les images ensemble. Ça c’est quelque chose qui ne passe pas. C’est sûr que de temps en temps il y a quelques animosités entre les joueurs. C’est le foot, ça existe dans les clubs et aussi dans les équipes nationales. Mais au Cameroun je vois que chacun des joueurs s’engage à 100%. C’est pourquoi vraiment, ce sont des histoires pour les enfants de l’école maternelle que quelqu’un ne veuille pas faire de passe à l’autre. Je ne crois pas à ça ».
Ce direct du coach qui contredisait séance tenante son capitaine a fait son effet et a arraché un sourire à Samuel qui a certainement compris que le sélectionneur ne comptait pas se laisser entraîner dans des débats « de l’école maternelle ».
Eto’o : « Wébo n’est pas un bouc-émissaire »
« Hier encore le coach parlait que Wébo n’est pas un bouc-émissaire. J’espère qu’il va le répéter ici. Wébo n’est pas un bouc-émissaire. S’il doit entrer jouer une seconde, que les camerounais sachent qu’il entre pour aider le Cameroun. Il n’y a aucun joueur ici qui vient jouer contre le Cameroun. C’est le message que vous devriez tous passer aux camerounais », charge Eto’o.
Nkoulou semblait mal à l’aise
Dans cette joute qui semblait glaciale, Nicolas Nkoulou affichait clairement ses envies d’être ailleurs. Peut-être que la liberté des panelistes n’étaient pas du goût du joueur de Marseille, mais il est clair qu’il préfèrerait mieux s’exprimer sur un stade de football.
Eyong Enoh semblait plus tranquille. Clarté dans l’attitude, clarté dans l’expression.
Quant au capitaine des troupes Samuel Eto’o, chapeau à la tête, il a aussi jouer à l’ainé protecteur et a invité les hommes de médias et le public à soutenir ses jeunes cadets : « Il ne faut pas qu’on entre au stade dimanche et que le match devienne difficile et qu’on se mette à crier sur mes petit-frères. Si vous avez des difficultés, criez sur moi. Je peux supporter ça. Criez sur moi, ne criez pas sur-eux. Permettez-les de jouer. Même quand ils vont rater, encouragez-les. C’est comme ça le chemin de la victoire. Criez Eto’o. Vous avez l’habitude de m’insulter depuis seize ans et ça n’a rien changé. S’il y a des frustrés, criez Eto’o. Ça ne doit rien changer. C’est pourquoi je suis aussi premier. Criez sur moi mais, laissez mes petit-frères jouer. Mettez-les à l’aise qu’ils ne soient pas crispés, s’il vous plait ».
Par James Kapnang