Attaquant élégant à la «joie contagieuse», l’attaquant portugais Diogo Jota était humainement apprécié de tous partout où il est passé. À Liverpool, le décès tragique de ce père de famille et jeune marié laissera un grand vide.
Diogo José Teixeira da Silva, dit Jota, collait à l’image de cette ville populaire du nord-ouest de l’Angleterre. Avec son sens du sacrifice et du collectif, il fut un joueur qui a accédé à la célébrité sans se départir de son humilité, ni de son sourire. Pour Liverpool, il a inscrit le dernier de ses 65 buts à Anfield, face au mythique Kop de supporters, à l’issue d’un slalom étourdissant. C’était contre le grand rival de la ville, Everton (1-0), lors du derby début avril. Comme un symbole.
Toute l’action a résumé ce qu’il était et ce qu’il représentait comme joueur: du pressing, un crochet du droit pour se défaire d’un adversaire. Puis un autre du gauche pour en esquiver un autre. Suivra un tir croisé victorieux, célébré en pointant un doigt sur l’écusson du club. La célèbre formation au maillot rouge s’est dite «bouleversée par le décès tragique» de l’international portugais. Il est mort avec son frère dans un accident de la route survenu dans la nuit en Espagne.
Son ancien club de Wolverhampton, «le coeur brisé», a lui rappelé à quel point Jota «était adoré par nos supporters, aimé par ses coéquipiers et chéri par tous ceux qui ont travaillé avec lui».
«Diogo Jota était une personne extraordinaire, respectée par tous ses collègues et adversaires, quelqu’un doté d’une joie contagieuse et une référence pour sa propre communauté»
Pedro Proença, président de la Fédération portugaise de football
Diogo J, pour Jota
D’abord surnommé «Diogo J», puis «Jota», le natif de Porto a démarré sa carrière au Paços de Ferreira avant d’être repéré par l’Atlético Madrid. Il n’a finalement jamais joué pour le club espagnol, qui l’a prêté puis vendu au FC Porto. L’ailier gauche a ensuite mis le cap sur Wolverhampton, où il a remporté le titre en Championship (2e division anglaise), puis découvert la Premier League.
Liverpool et son entraîneur d’alors, Jürgen Klopp, ont mis le grappin en 2020 sur cet attaquant polyvalent. Sa capacité à évoluer avec aisance autant sur l’aile que dans l’axe a convaincu le club. C’était un joueur généreux au pressing, doué pour se faire oublier qui excellait dans les petits espaces.
Les doutes entourant le montant du transfert (50 millions d’euros), jugé trop élevé par certains, au sein d’un club pourtant déjà richement doté en attaque (Salah, Firmino, Mané), ont disparu très vite. L’intégration express de cet amateur de jeux vidéos, propriétaire d’une équipe d’Esport, a notamment été facilitée par ses six buts inscrits, à cheval entre octobre et novembre 2020, en l’espace de onze jours et 249 minutes de jeu réparties sur quatre matchs.
Avec les Reds, le N.10 a ensuite enrichi sa carrière avec une finale de Ligue des champions disputée (2022) et quatre trophées gagnés: en Coupe de la Ligue (2022, 2024), en Coupe d’Angleterre (2022), et en Premier League, fin avril, le 20e titre de champion national de l’histoire du club.
Avec le Portugal, Jota a empilé 49 sélections, 14 buts, et deux titres en Ligue des nations (2019, 2025).
«Encore récemment nous étions ensemble avec la Selaçao, tu venais de te marier. À ta famille, à ta femme et à tes enfants, j’adresse mes condoléances et leur souhaite toute la force du monde. Je sais que tu seras toujours avec eux», a écrit le quintuple Ballon d’or sur ses réseaux sociaux.
Cristiano Ronaldo
Jota s’était marié une dizaine de jours avant son décès, le 22 juin avec Rute Cardoso, sa partenaire de longue date avec laquelle il a eu trois enfants.












