Carlos Baleba, joueur de Brighton et Lion Indomptable, n’a peur de rien. Le milieu de terrain de Brighton aime regarder des films d’horreur dans ses temps libres. « Ils ne me font pas peur ; rien ne m’a jamais fait peur ». Ou même à danser tout seul sur la musique Mbolé de son Cameroun natal. « Parfois, j’ai besoin de bouger mon corps », dit-il avec un sourire en coin.
Grâce à un régime d’entraînement strict qu’il a commencé à l’âge de 10 ans sous l’œil attentif de son père, Eugene, Baleba est devenu l’une des figures les plus imposantes de la Premier League. Le joueur de 21 ans est pressenti pour devenir le prochain gros transfert de Brighton. Ce club qui déniche des talents devrait réaliser une bonne plus value à l’image de la cession de Moisés Caicedo à Chelsea pour la somme record de 115 millions de livres sterling pendant l’été 2023.
Baleba est arrivé à Brighton quelques semaines plus tard, encore adolescent et après moins de 18 mois en Europe, à Lille. Il n’oubliera jamais sa première expérience face à Manchester City, lorsqu’il a été remplacé pour sa deuxième titularisation à Brighton lors d’une défaite 2-1 en octobre à l’Etihad.
« Je me sentais nerveux », raconte-t-il. « J’ai vu l’intensité de la Premier League, les supporters. Je me suis dit : « Je suis arrivé en Premier League ». J’ai eu un choc. J’ai vu les grands joueurs – ceux que je regardais à la télévision au Cameroun – et maintenant je jouais contre eux. À la fin du match, j’ai pris du temps pour moi. Je me suis dit que j’avais joué contre ces joueurs que j’avais vus à la télévision. Je n’ai pas bien joué. Quand j’ai pris le ballon, j’ai regardé les joueurs derrière moi et le match s’est déroulé très vite pour moi. Après, j’ai travaillé. Je n’ai jamais abandonné. »
Carlos Baleba se confie sur son apprentissage à Brighton
Après un match nul contre Crystal Palace deux mois plus tard, Roberto De Zerbi a estimé que Baleba n’était « peut-être pas encore prêt à jouer en Premier League, mais il sera un grand joueur de Premier League ». Il avait décidé d’utiliser Baleba avec parcimonie.
« L’ancien m’a aidé », explique Baleba. « C’est pourquoi il ne m’a parfois pas fait entrer sur le terrain, pour me laisser le temps de m’adapter. Quand j’ai été prêt à jouer, il m’a donné le temps nécessaire.
L’adaptation à l’Angleterre a été un élément crucial de la progression de Carlos Baleba à Brighton. Le successeur de De Zerbi, Fabian Hürzeler, décrit le « caractère comique » de Baleba comme une aide précieuse.
« C’est naturel », déclare Baleba. « Je suis très heureux. Si certaines personnes [sont déprimées], qu’elles rien avec moi et cela pourrait changer leur humeur. C’est la même chose à Brighton. Des joueurs comme Danny [Welbeck], Simon [Adingra] et Georginio [Rutter] – sont très blagueurs. Et c’est bon pour l’équipe, pour tout le monde. »
Mais Baleba admet que le décès de sa mère quelques mois avant qu’il ne quitte Lille a rendu la transition vers un nouveau pays beaucoup plus difficile.
« C’était très difficile pour moi parce que je ne voyais pas ma mère. Je voulais qu’elle soit à mes côtés, mais quand j’ai signé à Brighton, elle n’était pas là. C’est pourquoi la première saison a été très difficile pour moi. J’ai beaucoup pensé à ma mère ».
Carlos Baleba
Baleba a tenu la promesse qu’il lui avait faite de construire une maison à Douala et se souvient de la façon dont elle encourageait son père – qui a été attaquant professionnel au Cameroun et en Afrique du Sud avant d’entraîner son fils à l’École de football des brasseries – à le faire travailler dur lorsqu’il était enfant.
« Elle aimait que mon père me demande de m’entraîner », explique-t-il. Elle n’était pas comme certaines mamans qui disent : « Non, c’est trop dur pour lui, ce n’est pas le bon âge pour faire de la gym ». Elle voulait que je travaille dur. Quand j’étais enfant, je lui disais : ‘Quand je serai professionnel, je te construirai une maison, je t’achèterai une voiture’. Tout était pour elle. Je lui ai dit cela à l’âge de 13 ans. J’ai commencé [à construire la maison] quand j’étais à Lille. Maintenant, c’est fait ».
Carlos Baleba
En plus des deux heures de course à pied « non-stop » qu’il s’impose chaque jour, Baleba sprintait entre les pneus des camions sur une route près de chez lui pour travailler son agilité et perfectionnait ses talents de gymnaste à la plage locale. Il célèbre ses buts en effectuant un saut périlleux arrière.
« C’est mon père. Il m’a dit que si j’apprenais à faire des acrobaties, cela m’aiderait à trouver le bon moment lorsque j’essaierais de lire le ballon ou de marquer un but de la tête. Je courais jusqu’à un pneu et je sautais dessus en faisant un saut avant ou arrière. C’est facile pour moi ! Je peux tout faire… »
On lui promet un bel avenir
Cette confiance s’est manifestée dans les performances de Baleba cette saison. Brighton tente de relever un nouveau défi pour se qualifier pour l’Europe. Baleba est classé comme l’un des meilleurs milieux de terrain de Premier League sur la base de plusieurs critères, dont la récupération du ballon et les déplacements progressifs. Mais, comme Hürzeler l’a souvent dit, il peut encore s’améliorer malgré l’intérêt que lui portent Liverpool et City, entre autres.
« Je n’arrive pas à croire à la rapidité avec laquelle tout cela se passe », déclare Baleba. « J’ai déjà fait des choses que certains enfants ne feront jamais dans leur carrière de footballeur. Je veux en faire plus. Je veux devenir un grand milieu de terrain, une légende, dans le monde entier. Pour y arriver, je dois travailler dur.
Carlos Baleba
« Ce n’est pas facile, mais je suis prêt à tout pour y arriver. Ce qui me motive aujourd’hui, c’est ma mère. Ma mère, mon père, mon petit frère [Bediang, attaquant, qui a fait des essais à Newcastle l’année dernière].
Publié par The Guardian












