Au lendemain de la désillusion des Lionnes Indomptables face au Kenya, les supporters peinent jusqu’ici à avaler cette pilule amère. La nomination de Jean-Baptiste Bisseck aurait dû requinquer cette sélection. C’est tout le contraire qui s’est produit. Le Cameroun sera absent à une phase finale d’une Coupe d’Afrique des Nations féminine pour la première fois depuis sa création en 1991.
Quelques jours après l’élimination des Lionnes Indomptables du Cameroun par le Kenya en Nairobi, on est stupéfait par le résultat. Aboudi Onguené et ses coéquipières avaient pourtant pris une légère avancent (1-0) sur les Harambee Starlets au stade de la Réunification de Douala lors du match aller. Il faut déjà dire que le jeu était totalement débridé. Les prémisses annonçaient une rencontre facile, mais les interrogations de la dernière heure de jeu inquiétaient. La ligne d’attaque, supposée être un de nos points de puissance, était peu inspirée. Au match retour au Kenya, le niveau est tombé un cran en dessous. Et c’est peu dire. Ces joueuses qui évoluent dans de bons championnats étaient méconnaissables tant sur le plan global que tactique.
Que voulait montrer Jean-Baptiste Bisseck pour être autant dans la précipitation ?
Mais comment un dirigeant de fédération, qui se targue d’avoir joué au football, peut-il changer un staff aussi proche d’une série importante ?
Le résultat est là. Pour la première fois depuis la création de la CAN féminine en 1991, le Cameroun ne sera pas de cette expédition marocaine. C’est une désillusion inadmissible pour Ambroise Onana :
« Le football féminin est en difficulté. Le championnat est déjà très moyen même s’il y a une légère amélioration. C’est incroyable qu’on se fasse éliminer par le Kenya. J’ai toujours du mal à concevoir cela. C’est aussi une preuve que les autres travaillent sereinement. Au Cameroun, on est dans les batailles inutiles ».
Si l’incompréhension gagne le cœur des supporters, les demandes d’excuses qui émanent de certaines joueuses ne trouvent pas la compassion de Steve Fru. Il appelle à une réforme profonde du football féminin :
« Une CAN sans le Cameroun n’a pas la même saveur. Il faut revoir le management du football féminin, surtout au niveau de l’équipe nationale. Comment on peut nommer Bisseck à la veille d’un si important match. La Fécafoot a été maladroite sur ce coup. Il faut un staff technique stable pour construire un nouveau groupe avec de nouvelles joueuses ».
Certains observateurs invitent la Fécafoot à jouer la carte de la durée sur le banc en confiant l’équipe aux sélectionneurs qui connaissent l’environnement du football féminin :
« Quelle était l’urgence de virer Gabriel Zabo et le remplacer par Jean Baptiste Bisseck qui n’a pas une grande expérience dans le football féminin ? Au pire, il n’allait pas nous qualifier. Le nouveau a déjà inscrit son nom en lettres d’or, et est l’unique coach à être sorti lors de la première ronde éliminatoire. »
Bravo à Samuel Eto’o et ses conseillers rustiques.












