Elite One se devait d’être la vitrine du football professionnel camerounais. Il a été récupéré par la Fécafoot à la Ligue de Football Professionnel du Cameroun par le duo Seidou Mbombo Njoya et son associé d’alors, Samuel Eto’o Fils. Malgré son importance, cette compétition est minée par des problèmes structurels et organisationnels qui ternissent son image et freinent son essor. Ces tares découlent de la gouvernance de la Fécafoot. Elles, alimentent les critiques et suscitent l’inquiétude des acteurs du football local. Et pourtant il y a quatre ans, le nouvel exécutif avait promis de le revaloriser. On est désormais au plus creux, sans vision claire sur quand cela va arrêter.
Cette gestion financière opaque de la Fécafoot de Samuel Eto’o
Comment ne pas reprocher à la Fécafoot la gestion financière du championnat? Elle s’est accaparée de toutes les entrées de fonds du football. Que ce soit les subventions, les recettes des stades, les partenariats avec les sponsors, les droits télé, tout ce qui est production, Samuel Eto’o n’a laissé aucune parcelle hors de son contrôle. Les clubs, principaux acteurs de Elite One, se plaignent régulièrement des retards dans le versement des subventions promises.
En mai 2025, Bamboutos FC de Mbouda avait initialement décidé de se retirer de la compétition, invoquant des primes impayées et des subventions non reversés par la Fécafoot. Ce n’est qu’après des négociations que le club a accepté de revenir, sans avoir touché ses sous. Cet incident illustre un problème récurrent : le manque de transparence et de régularité dans la distribution des fonds. Les clubs, souvent financièrement fragiles, peinent à couvrir leurs frais, ce qui affecte leur compétitivité et la qualité globale du championnat.
Des tensions avec les arbitres
L’arbitrage est un autre point noir de la gestion de Elite One par Samuel Eto’o et son exécutif. Les officiels, regroupés au sein de l’Association Camerounaise des Arbitres de Football (ACAF), ont déclenché un mouvement de grève pour dénoncer le non-paiement de leurs indemnités. En fin avril 2025, l’ACAF a lancé une grève pour exiger le règlement de plusieurs mois d’arriérés. Le montant est énorme et est estimé à environ 300 millions de FCFA. Ces tensions ont conduit à un boycott des compétitions organisées par la Fécafoot, perturbant le déroulement du championnat. Les décisions arbitrales, souvent controversées, alimentent également les soupçons de partialité. Qui peut certifier de l’intégrité de la compétition avec tous les abus et les décisions ubuesques prises?
Une gouvernance contestée
Si Samuel Eto’o avait suscité l’espoir d’une réforme profonde, son mandat est marqué par des conflits internes et des accusations de mauvaise gestion. L’espoir s’est vite fait rattraper par la réalité. Les fonds que versent les institutions supra nationales ne sont pas redistribués. Par exemple les fonds de la CAN 2022 joués au Cameroun, ont pris la transversale. Iil en est de même de ceux de la CM 2022 qui se chiffrent à plus de 6 milliards de FCFA. En avril 2025, des allégations de détournement de fonds liés au salaire de l’ancien sélectionneur Rigobert Song ont émergé, ajoutant à la crise de confiance. On se souvient aussi que des clubs comme ceux de l’Elite One et Two ont exprimé leur mécontentement face à la gestion des revenus des partenariats, notamment avec le sponsor MTN, dont les bénéfices semblent principalement profiter à la Fécafoot plutôt qu’aux clubs.
Cette organisation chaotique
Le calendrier de l’Elite One souffre d’une planification erratique. La programmation se fait sans consultation avec les clubs qui pour la plupart découvrent leur lieu et date sur les réseaux sociaux. Et que dire de la programmation des arbitres? Avec leur grève, les remplaçants sont sur le terrain une fois par jour. Et ils n’ont pas les mêmes validations d’expérience que les titulaires du poste. La qualité de l’arbitrage s’en est ressentie. On est même retourné dans l’ère de la barbarie ou les dirigeants de match étaient bastonnés.
Peut-on compter sur Samuel Eto’o pour redresser la situation ?
La honte a envahi les camerounais depuis que les promesses de Samuel Eto’o se sont avérées être vaseuses. Les scandales à répétition, combinés à une gestion centralisée et contestée, découragent investisseurs et sponsors. Les supporters, quant à eux, se désintéressent progressivement d’un championnat où l’incertitude règne. Alors que le Cameroun ambitionne de redevenir une place forte du football africain, ces tares structurelles entravent les efforts pour professionnaliser Elite One et promouvoir les talents locaux.
Pour redresser la barre, la Fécafoot doit instaurer une gouvernance plus transparente et inclusive. Cela passe par une meilleure gestion des fonds, un dialogue constant avec les clubs et les arbitres, ainsi qu’un investissement dans les infrastructures. Une réforme profonde, impliquant tous les acteurs du football camerounais, est nécessaire pour restaurer la crédibilité de Elite One et en faire un championnat compétitif et respecté.












