Sur le long terme, le Cameroun a été plutôt servi par la chance, mais n’a pas su saisir à son profit les opportunités offertes. Avec sept participations à la Coupe du monde Fifa, il détient le record africain en la matière sans s’en être servi pour gravir l’échelle de la hiérarchie mondiale, entrer définitivement dans la cour des grands et imprimer ainsi sa marque sur la coupe du monde. Pire, l’édition de Brésil 2014 a été un véritable cauchemar pour les Lions qui ont enregistré la plus mauvaise prestation des cinq représentants africains.
Avec neuf buts encaissés, un seul marqué et zéro point au compteur. Minée par des querelles extra-sportives, déstructurée et sans âme, ces fauves sans griffes ni crocs, n’ont pas pu tenir le prestigieux rang légué par leurs aînés. Visiblement, l’expérience accumulée n’aura servi à rien. Ni en termes de détection des talents, de formation à la base, de financement, de professionnalisation du management, de culture tactique, de modernisation des infrastructures, etc.
La mauvaise utilisation des fonds tirés de la coupe du monde est tout aussi affligeante. Dans un pays qui ne possède que deux grands stades datant de 1972, il est tout de même curieux, pour ne pas dire décevant, que le pays de Roger Milla n’ait pas pu jusqu’ici mettre toutes les énormes ressources financières tirées des multiples participation à la Coupe du monde pour se doter de stades, de terrains d’entraînement et autres infrastructures sportives modernes alors que des « petits » pays comme le Burkina Faso, le Mali, le Gabon ou la Guinée Equatoriale qui n’ont jamais tutoyé le niveau mondial ont fait nettement mieux sur ce plan. Certes, le Programme national de développement des infrastructures sportives (Pndis) est à pied d’œuvre, mais les premières réalisations (stade de Limbé) semblent en retard de deux décennies quant à la capacité d’accueil (20000 places) que l’architecture (absence de toiture) dans une région à pluviométrie très élevée. En espérant que ces manquements seront corrigés pour les futurs projets, il est urgent pour un pays qui se réclame d’un certain leadership sportif au plan régional et continental de mettre ses installations aux normes internationales.
Jeam Marie Nkeze