L’artiste humoriste camerounais vient de commettre un vidéogramme dans lequel il dépeint à sa manière la retentissante humiliation des Lions indomptables à la Coupe du monde «Brésil 2014». Dans ce clip d’une durée de 4:40, ce «Lion indomptable» de l’humour camerounais apparaît, déguisé, en compagnie de deux autres danseurs, d’atouts féminins, peut-être pour mieux faire passer son message.
Le titre, «Pala Pala + fallait pas », est une parodie des clips originaux des artistes musiciennes camerounaises Mani Bella et Coco Argentée. Il s’agit en effet d’une compilation des dernières trouvailles des deux chanteuses de «Bikutsi», très appréciées des mélomanes camerounais. Fingon a donc su, dans un style qui l’a mis sur le feu de la rampe depuis quelques années, mettre du sien pour synchroniser avec des iamges dans lesquelles apparaissent Alexandre Song assénant le coup de coude à Mario Mandzukic, Assou-Ekotto ajustant un coup de tete à son compatriote Benjamin Moukandjo.
«Les Lions doivent comprendre avec tout ce qui se passe au pays, qu’il y a que le football qui nous reste comme consolation. Ce ne sont plus les Lions qu’on a connus dans les années 80 et 90. Vous voyez, la vie est chère au pays, il y a trop de problèmes, et voilà le prix du carburant qui vient d’augmenter, et leur élimination n’a pas arrangé les choses», regrette l’artiste, joint lundi au téléphone.
Dans ce vidéogramme, Fingon, dans un style capillaire atypique et une chorégraphie originale, use des paroles du genre : «ils sont finiiii, ils sont pala pala», «ils nous ont traumatisé», «ils sont énervants, embrouillant, donnent la tension», « ils te tètent, te donnent les coups de coude » ou encore, «fallait pas demander, fallait pas exiger…aujourd’hui, tout le monde doute de vous», pour exprimer son ressentiment comique, conjugué à quelques expressions en langue «Medṹmba’a», propre au département du Ndé dans la région de l’Ouest-Cameroun.
«C’est ma part de contribution à la reconstruction, parce que je veux voir les choses changées. J’ai passé des nuits blanches pour concevoir ce clip, parce que comme la plupart des Camerounais, je suis remonté contre leur humiliation en coupe du monde», fulmine l’artiste.
Armel Kenné