Invité exceptionnel de l’émission Le Club du dimanche sur Bein Sport ce dimanche à l’occasion du classico espagnol, Barcelone – Real Madrid, Samuel Eto’o est revenu sur la tragédie du Mondial 2010. Le capitaine des Lions Indomptables l’a avoué : en Afrique du Sud, il y avait deux camps dans la tanière.
« Il y avait deux camps. Les joueurs n’ont pas joué, les dirigeants complices de ça ont tout manigancé pour que certains joueurs ne jouent pas », a confié la star camerounaise, selon qui toute cette page noire du football camerounais est désormais derrière. « Je crois que mes jeunes frères ont compris beaucoup de choses. Moi aussi », souligne-t-il.
D’après le capitaine des Lions en effet, la guerre des égos entre les joueurs de l’équipe nationale fanion a pris fin, peu avant le match retour du dernier tour qualificatif pour le Mondial 2014 entre le Cameroun et la Tunisie, du 17 novembre dernier. « Avant le déjeuner, j’ai posé une question simple. J’ai dit : dites-moi, vous voulez aller en Coupe du monde ou pas? Moi, j’ai fait ça trois fois, je sais ce que c’est. C’est un rêve, c’est quelque chose d’unique. J’ai le souvenir de mon grand frère, Georges Weah qui était l’un des plus grands attaquants du monde et qui n’a jamais eu cette chance. Nous, nous avons cette chance », expliquera t-il déclaré. Avant d’ajouter : « il me semblerait que vous ne voulez pas aller en Coupe du monde. Alors si vous ne voulez pas, dites le[AW1] moi. Je fais une conférence de presse, je dis aux Camerounais que Samuel Eto’o prend la responsabilité de dire qu’on ne va pas en Coupe du monde. Au moins, vous allégerez mes souffrances, vous allégerez la douleur des Camerounais. Et au sortir de cette causerie, mes jeunes frères étaient d’accords avec moi que nous devons nous rendre en Coupe du monde ».
Eto’o et la psychose des dirigeants de la Fécafoot
Evidemment, la qualification au Mondial 2014 devait se faire « sans l’aide des dirigeants » de la Fédération camerounaise de football. « Parce que chacun a son business dans cette histoire. Les gens ne travaillent jamais pour le pays, mais pour se remplir les poches », révèle Samuel Eto’o. Se rappelant de l’après Coupe du monde 2010 pour la France, où le président de la Fédération française de football avait démissionné après l’échec des Blues, san que la Fifa ne soit « jamais mêlée », Eto’o déplore tout de même le fait que « chez nous, on passe de Comité en Comité, on prolonge des mandats … Moi la seule chose que je veux pour mon pays, c’est ce qu’il y a de bien. Moi j’ai beaucoup souffert, j’ai accepté beaucoup de choses, parfois je souffrais en silence pourtant j’avais raison ».
« On peut mieux s’organiser »
En fin de compte, Samuel Eto’o est sûr qu’aujourd’hui, « on peut mieux s’organiser. Il y a énormément de talent dans cette équipe. La seule chose que je souhaite pour mon pays, c’est tout ce qu’il y a de meilleur », mais surtout, « que ceux qui ont des capacités à être à certains postes, soient là. Il ne faut pas qu’on prenne des gens parce qu’ils ont un certain intérêt ou qu’on dise parce que c’est l’Afrique et alors ceux qui dirigent le football africain et le football mondial, qu’ils nous traitent avec moins de respect ». Pour le goaleador, le Cameroun reste la meilleure équipe d’Afrique. Et personne ne devrait l’insulter. « Moi, je ne permets pas ça », crie-t-il.
Par Arthur Wandji