Issa Hayatou, président de la Fédération internationale de football association (Fifa). Voilà une nouvelle qui en a fait pleurer d’émotion certains depuis jeudi dernier. Mais, on ne va pas s’emballer puisque le Camerounais n’est à la tête de l’instance mondiale que pour 90 jours.
Au moins. Mais le fait est suffisamment historique pour qu’il soit mentionné. Le nouveau président de la Fifa, qui a accueilli sa tâche sans aucun complexe, est attendu ce mardi à Zurich (Suisse), au siège. Même si, statutairement, il a pris fonction dès la suspension du président Sepp Blatter. Membre du Comité exécutif depuis 1988, le président de la Confédération africaine de football a bénéficié de son statut de plus ancien vice-président en fonction.
C’est dire qu’il connaît la maison dans ses plus petits recoins. Issa Hayatou, ancien athlète, a patiemment gravi tous les échelons de l’administration du football. Mais pas que, puisqu’il a également été membre du Comité international olympique. Celui qui s’occupait jusqu’alors de la Commission des finances de la Fifa ne s’en cache pas. « Je sais ce qui m’attend parce que je connais la Fifa », a-t-il déclaré dans cet entretien accordé la semaine dernière à la CRTV radio. D’ailleurs, le Camerounais de 69 ans s’était essayé à affronter Sepp Blatter en 2002. Les deux hommes sont pourtant restés très proches. Au moment de la tempête de mai dernier, il a plusieurs fois réitéré son appui au Suisse. Mais, désormais il va falloir regarder devant.
Dans le passé, l’homme a déjà prouvé qu’il ne recule pas devant les difficultés. On ne reste pas plus de 27 ans à la tête d’une confédération à la seule force de sa volonté. Et ce ne sont pas les soupçons qui entourent sa personne qui l’arrêteront. Son nom est, en effet, revenu dans plusieurs affaires de corruption mais sa réponse est claire : « En dépit de tout ce que la presse raconte, je n’ai jamais trempé dans une histoire, jamais! ». Comme quoi, ceux qui ont des preuves savent quoi faire.
En attendant, Issa Hayatou, qui a obtenu cinq places au Mondial pour l’Afrique, envisage de céder la place à la CAF, le temps de son mandat à Zurich, à ses deux vice-présidents. Précision toute aussi importante : le Camerounais ne sera pas candidat le 26 février prochain. Son avenir immédiat est quant à lui projeté vers son premier grand rendez-vous : la réunion extraordinaire du Comité exécutif annoncée pour le 20 octobre prochain.
Josiane R. MATIA