À quelques heures de son Assemblée générale élective, la Fécafoot a déroulé le tapis rouge pour deux visiteurs très attendus : un représentant de la FIFA et une représentante de la CAF. Selon l’institution, les deux hauts responsables sont même arrivés à Yaoundé dans le même vol, posé vendredi à l’aéroport international de Nsimalen. Une coïncidence qui intrigue plus d’un. Bizarre que pour assurer une intégrité aux élections de la Fécafoot, on met en mission des amis de Samuel Eto’o parmi tout ceux que l’on aurait pu mettre en mission.
Difficile en effet de ne pas remarquer cette arrivée synchronisée entre la FIFA, basée en Suisse, et la CAF, dont le siège se trouve en Égypte. Tout porte à croire que les deux organisations ont coordonné leur déplacement au millimètre, jusqu’à placer leurs envoyés côte à côte dans l’avion. Un geste qui serait une première dans l’histoire récente du football africain. Mais pour quel objectif ? Assurer que le processus électoral de la Fécafoot se déroule sans la moindre interférence venue du gouvernement camerounais ?

Le contraste fait sourire certains observateurs. Samuel Eto’o connaît mieux que quiconque les subtilités de la politique locale. Une simple manœuvre bien élaborée peut neutraliser toute tentative d’ingérence. Et dans cette stratégie, le choix des envoyés n’est pas anodin.
Le choix des envoyés : des proches d’Eto’o ?
Côté FIFA, c’est Souleymane Hassan Waberi qui débarque à Yaoundé. Officiellement chef de délégation. Officieusement, un proche du président de la Fécafoot, qu’Eto’o avait d’ailleurs rendu visite à Djibouti il y a quelques mois. Il est arrivé seul, mais rien n’empêche que quelques visages inconnus se greffent à lui d’ici l’ouverture de l’Assemblée générale pour renforcer l’image officielle d’une « délégation ». Une pratique déjà vue dans le passé.
Du côté de la CAF, c’est Sarah Mukuna qui représente l’institution. Directrice des associations membres, influenceuse très suivie, et réputée proche de Constant Omari, un autre ami de longue date de Samuel Eto’o. Pourtant, la CAF aurait très bien pu envoyer une figure plus neutre et respectée, comme le Marocain Fouzi Lekjaa, pour garantir une crédibilité sans faille au processus. Mais non : ce sont encore des visages familiers à Eto’o qui foulent le tarmac de Nsimalen.
Vendredi, ils ont été accueillis par le secrétaire général de la Fécafoot, Isaac Noé Mandong, qui a orchestré une communication impeccable… mais largement orientée. Une démonstration de force qui renforce l’idée que Samuel Eto’o a encore une longueur d’avance sur tous ses adversaires, qu’ils soient politiques ou sportifs. Plus malin que ses détracteurs, plus rapide que les calculs de couloir, le président sortant semble avoir verrouillé son environnement.
Et alors que certains brandissent encore des menaces de suspension du Cameroun, d’autres rappellent que le ministre des Sports, Narcisse Mouelle Kombi, avait pourtant mis en garde contre cette situation. Une mise en garde restée lettre morte.
Une chose semble de plus en plus probable : si rien ne change, le Cameroun repart pour quatre nouvelles années sous la direction de Samuel Eto’o. Avec les mêmes méthodes, les mêmes réseaux, et peut-être… les mêmes résultats.












