Il n’a pas manqué grand-chose. Bien meilleurs dans le jeu, et beaucoup plus productifs, les Olympiens ont concédé deux buts fatals à Manchester. C’est dire les regrets marseillais après l’élimination.
Mbia : «Merci aux supporteurs»
« Nous avions beaucoup d’envie, la volonté de faire un gros match contre une grosse équipe mais nous avons été secoués en début de partie. Nous savions que ce serait difficile dès le début et à l’arrivée tout le groupe est déçu de perdre de cette façon, 2-1. Quand on voit le résultat et la physionomie du match on peut dire qu’il y avait sans doute moyen de faire quelque chose. Il faut voir là où cela n’a pas été pour passer pourquoi pas ce cap des huitièmes dès l’année prochaine. Je tiens à féliciter nos supporteurs qui ont été dedans du début à la fin. C’est sans doute grâce à eux que nous avons réduit le score et poussé jusqu’au bout. Pensons maintenant à Paris qui nous a battu à l’aller, les supporteurs savent ce qu’il nous reste à faire dimanche. »
Le reportage du match
L’OM a quitté mardi soir la Ligue des Champions par la grande porte, la tête haute mais les yeux cernés de regrets. Dignes et valeureux, les Olympiens auraient largement pu réaliser l’exploit. Ils en sont passés tout près. Même menés 2-0 à un quart d’heure de la fin, ils ont su garder les manches retroussées pour s’offrir une fin de match haletante et donner des sueurs aux 76 000 gouailleurs d’Old Trafford.
Malheureusement, l’histoire ne retiendra que le vainqueur mancunien, et les statistiques le nom de son buteur, Hernandez. Le Mexicain s’est fait oublier deux fois, et a frappé deux fois. Un réalisme enviable. S’ils se sont hissés au niveau de l’événement dans le jeu et dans l’envie, les coéquipiers de Lucho n’ont pas eu le rendement suffisant dans la zone de vérité, malgré les différences faites sur les côtés par Remy et même Fanni. Malgré, aussi, un nombre important de corners et coups de pied arrêtés.
On n’imaginait pourtant pas avoir l’occasion de nourrir ce type de déception après la cauchemardesque entame de match. Difficile de faire pire en effet que de libérer si rapidement Manchester de son obligation : marquer un but. On l’a vu venir gros comme une maison quand Rooney a piqué un sprint aux 30 mètres pour offrir une solution à Giggs. Aucun olympien ne l’a suivi et ce ne fut ensuite qu’une formalité pour lui de servir Hernandez pour l’ouverture du score (1-0, 5e).
Elle occasionna une certaine panique. Les jambes se sont parfois faites coton, s’emmêlant dans la précipitation et le manque de précision. Comme quand Gignac choisit le lob devant Van der Sar, après une déviation d’acrobate d’Ayew, pour un tir trop enlevé. Comme, aussi, sur des pertes de balle peu conformes aux qualités des uns et des autres.
Le tournant de la 75e minute
Mais ce flottement n’a pas duré. L’OM a fini par se déshabiller de son trop grand respect et de sa retenue. Avec pour remettre de l’ordre, un métronome nommé Cheyrou, tout simplement brillant en première période. L’équipe de Deschamps s’est alors mise à explorer les failles mancuniennes, notamment les lézardes apparentes de cette défense physique mais privée de sa paire Ferdinand-Vidic.
Tête de Diawara, frappe de Cheyrou et demi-volée de Remy, la formation marseillaise accusait au final un retard assez immérité à la pause.
Et ce sentiment s’amplifia en deuxième période. Plus précisément à un quart d’heure de la fin, quand dans la même minute Cheyrou n’appuya pas assez sa reprise sur un centre de Remy, avant que Manchester ne double la mise. Hernandez, encore à la conclusion, profita d’un travail côté droit de Valencia et Giggs (2-0, 75e) qui mit la défense marseillaise hors de position.
Sacrée injustice sur laquelle aurait pu se refermer l’album de ces 8es de finale pour l’OM. Mais Brown, sous la pression d’Heinze, redonna du souffle au suspense en trompant son gardien, sur un corner de Valbuena (2-1, 82e). « Le petit » avait remplacé Gignac pour mettre le feu et effectivement la fin de partie allait être enflammée. Les Diables Rouges eurent chaud aux fesses. Leurs certitudes n’apparurent pas plus épaisses que des pointillés dans le temps additionnel. Mais comme souvent à ce niveau, l’équipe la plus chevronnée sut s’adosser à son expérience pour passer entre les gouttes. Laissant son adversaire à sa frustration. Aux Phocéens de s’en soulager face à Paris, dimanche. Rien de tel qu’un Clasico pour tourner la page.
Laurent Oreggia