Né à Marseille, le Montpelliérain Valery Mezague donne rendez-vous à l’OM, samedi en match décalé de la 31e journée. L’occasion de découvrir ce joueur de 19 ans, qui figure déjà comme l’une des révélations de cette saison de L1 et qui hésite encore entre la sélection française et camerounaise. Entretien.
Valery Mezague, Montpellier reçoit Marseille samedi en match décalé de la 31e journée. En tant que natif de Marseille, que représente l’OM pour vous ?
V.M. : Pour moi c’est avant tout un grand club français. Club que j’ai admiré comme beaucoup étant plus jeune. Mais, bien que natif de Marseille, je n’ai jamais vraiment eu cette ferveur envers ce maillot. Excepté l’année où l’OM était en D2, je n’allais pas souvent au stade. Je n’étais pas vraiment « Le Marseillais » comme on dit.
Jouer un jour à l’OM fait-il parti de vos rêves ?
V.M. : Dans mon plan de carrière, je cherche à jouer dans un grand club français, qui soit qualifié en coupe d’Europe ou pourquoi pas un club étranger. Aujourd’hui, Marseille redevient et sera toujours un grand club français. Alors, oui pourquoi pas dans quelques années. Mais à court terme, ce n’est pas vraiment ce que j’envisage.
Quand et comment êtes-vous arrivé à Montpellier ?
V.M. : Je suis arrivé en juillet 1999. Auparavant, j’avais passé 7 ans dans un club de quartier à Marseille, le Burel FC. Ensuite, quand j’évoluais en -15 ans nationaux, Roger Milla est venu me superviser lors d’un match avec la Ligue de Méditerranée. A partir de là, il m’a proposé de venir passer une journée d’essai à Montpellier. J’y suis allé, ça s’est bien passé et on a finalisé le contrat.
Qu’est-ce qui vous a amené au football ?
V.M. : J’ai commencé en club à 6 ou 7 ans. Avant cela je jouais déjà dans le quartier, à l’école pendant la récréation ou encore avec mes copains à la sortie des cours. A partir de là, ma mère m’a poussé à m’inscrire dans un club. Et puis il y a eu aussi mon père, qui a été un peu footballeur avant.
Et aujourd’hui, elle vous pousse encore ?
V.M. : C’est sûr que ma mère baigne dans le foot. Elle connaît beaucoup de trucs, mais elle ne se permet tout de même pas de me donner des conseils. Parfois, elle me dit que j’ai mieux ou mien bien joué qu’au match précédent. En général, elle essaye de venir avec mon père un match sur deux à Montpellier. Contre Marseille, ils seront là avec toute ma famille.
Quel est selon vous votre principale qualité et votre principal défaut ?
V.M. : Il faudrait poser la question à l’un de mes partenaires ou à l’entraîneur… Disons que je commence à être satisfait de mon placement sur le terrain et de mon rendement sur un match. J’ai quand même l’impression d’accumuler les kilomètres. Sinon, je commence à prendre plaisir à défendre. Enfin, j’essaie de colmater encore mieux les brèches pour remonter le ballon du milieu vers l’avant. Et parfois, je me retrouve même devant le but.
Justement, vous avez déjà inscrit 6 buts cette saison. Vous considérez-vous comme un buteur ?
V.M. : Non. Pourtant j’évoluais comme attaquant dans mon club pré-formateur. Mais dès mon arrivée à Montpellier, j’ai joué comme milieu offensif. Aujourd’hui, j’ai l’impression d’être assez polyvalent. Je pense même pouvoir jouer en défense si le besoin s’en fait sentir. Pour le moment on me qualifie de milieu défensif, mais moi je me vois plutôt comme un relayeur.
Avez-vous une idole ou un modèle ?
V.M. : Pas vraiment. Comme beaucoup de gens et surtout depuis que j’évolue dans ce métier, il y a des incontournables comme Zidane ou Ronaldo que j’apprécie pour ce qu’ils sont capables de faire. Sinon, pour une question de style, j’ai longtemps admiré Mc Manaman (Real Madrid). C’est dommage qu’il ne joue plus trop actuellement. Il y a aussi Redondo (Milan AC), qui revient d’une grave blessure.
Vous venez d’être sélectionné en Espoirs. Quelle est votre réaction ?
V.M. : J’y pensais souvent au début de l’année. Quand j’ai commencé à jouer, j’avais les Espoirs en ligne de mire. Mais peu à peu j’ai dévalué cet objectif, du fait de ne pas être appelé, et ce n’était plus vraiment une fixation. Aujourd’hui, ça fait plaisir d’être considéré comme un « Espoir » français. Le problème, c’est que je viens aussi d’être contacté par la sélection camerounaise, puisque je dispose de la double nationalité (pour disputer un tournoi amical en Tunisie à la fin du mois). Je vais donc avoir un choix difficile à faire.
Disputer la coupe du monde en 2006 avec l’équipe de France ou le Cameroun. Est-ce un rêve ou un objectif ?
V.M. : C’est encore un rêve. Quand je serai bien ancré dans une des deux sélections, si cela m’arrive, cela deviendra peut-être l’un de mes objectifs. Mais pour l’instant, le simple fait de jouer avec une équipe de L1, d’y figurer quasiment comme titulaire et d’avoir déjà marqué 6 buts, c’est une grande satisfaction.
Propos recueillis par Romain Balland