Le feuilleton de la résiliation du contrat entre la fédération camerounaise de football et l’équipementier Le Coq Sportif passionne. Comme toutes les décisions et gestes pris par le Président de la Fécafoot, l’interpretation n’est jamais simple. Aimé sinon adulé par une bonne frange de ses compatriotes, il se dit que toute décision de Samuel Eto’o est de l’intérêt commun. Il y a toujours une bonne raison à ses décisions. Et ils ont vu juste puisque l’entente prévoit bel et bien que le contrat Fécafoot – Coq Sportif peut être résilié.
Dès l’annonce de la résiliation, plusieurs estimaient qu’il n’y a jamais eu de contrat officiel entre les deux parties. Faux, indique le lanceur d’alerte, Boris Bertolt, preuve à l’appui. A travers sa page Facebook, il a posté quelques pages dudit document. Pour résumer, oui, la FECAFOOT avait toute autorité pour se prévaloir d’une résiliation. Si elle en est arrivé là, c’est qu’elle estime que ses droits ont été bafoués. La réponse est donc simple. Oui, le contrat Fécafoot – Coq Sportif peut être résilié. Mais l’a t-on fait de la bonne manière ?
Comment en est-on arrivé à ce point de rupture ? Boris Bertolt explique :
» En 2018, le contrat de l’équipementier PUMA, partenaire historique du Cameroun, arrive à expiration. A la suite d’une élection au processus électoral contesté, Seidou Bombo Njoya est élu à la tête de la FECAFOOT en décembre 2018.
L’une de ses priorités est de trouver un nouvel équipementier pour les lions indomptables à la veille des compétitions internationales. Il se rend au siège de PUMA en Allemagne pour discuter d’un nouveau partenariat le 13 février 2019. Cependant, les échanges ne sont toujours pas concluants. Car PUMA refuse de reconduire l’offre précédente d’autant plus que la côte des lions indomptables a considérablement baissé. Les lions indomptables sont donc nus ! Ils n’intéressent personne.
C’est dans cet environnement que des discussions débuterons avec l’équipementier français Coq Sportif sous l’impulsion au départ de Patrick Mboma puis par la suite avec l’entregent de Yanick Noah, égérie historique de la marque. Coq Sportif dès avril 2019, se retrouve au chevet des Lions indomptables.
Un contrat d’une durée de quatre ans est signé entre Coq Sportif et la FECAFOOT. Il court du 10 janvier 2020 au 31 décembre 2023. Notons ici que, depuis le 1er juillet 2019, Coq Sportif habillait déjà les équipes de football camerounaises. »
Boris Bertolt
Le contrat avait prévu pourtant une clause de résiliation et les conditions précises. Et c’est l’article 11 qui gère cette résiliation. Son alinéa 1.1 explique :
En cas d’inexécution par l’une des Parties de l’une quelconque des obligations essentielles lui incombant au titre du present contrat, c’est-a-dire, pour la FECAFOOT, ses obligations d’exclusivité (article 3) et de concessions de droits de parrainage (article 4) et, pour LE COQ SPORTIF, les différentes obligations convenues a l’article 6 et ses obligations financières (article 9), sans prejudice des facultés de résiliation spécifiques expressément prévues dans le corps des présentes, celui-ci sera résilié de plein droit par lettre recommandée avec avis de reception, si bon semble à la partie lésée trente (30) jours ouvrables après mise en demeure adressée par lettre recommandée avec avis de reception restée en tout ou parte sans effet à l’issue de ce délai, et sous reserve de tous dommages et intérêts auxquels la Partie lésée pourrait prétendre du fait de pareille violation et/ou inexécution.
Contrat FECAFOOT – Le Coq Sportif, article 11, alinéa 1.1
Sans se prévaloir des termes édictés dans le contrat, la FECAFOOT a décidé de mettre fin à l’entente entre les deux parties. Sachant tout le déploiement logistique que cela prend pour préparer une sélection à un mondial, il y aura retard à l’allumage pour les Lions Indomptables. Les opérations de conception, d’approbation, de design, de test, et de production prennent du temps. On parle même en terme de plusieurs mois.


















