L’avis de la rédaction (de Cameroon-Tribune ndlr) sur les trois techniciens camerounais en piste pour diriger les Lions Indomptables.
– Jean-Paul Akono
- Les Plus : En tant que technicien, il a une ligne en béton armé sur son palmarès : il a remporté avec le Cameroun une médaille d’or aux Jeux olympiques en 2000 à Sydney. Difficile de croire qu’une personne sans qualités puissent parvenir à un tel aboutissement. Jean Paul Akono a également comme atout de connaître parfaitement les rouages du football camerounais et notamment l’essentiel des joueurs qui constituent l’équipe nationale fanion. Par ailleurs, ce technicien chevronné a la réputation d’être un homme sachant défendre ses idées et sur lequel les interférences n’auraient que peu d’effets dans l’exercice de sa fonction.
- Les Moins : Si son franc-parler est une qualité, il constitue aussi un inconvénient pour le responsable technique actuel de l’équipe nationale militaire du Cameroun. Sa combativité » verbale » ne le met guère à l’abri de nombreuses polémiques. Par ailleurs, de nombreuses réserves sont émises sur sa connaissance de l’environnement du football international, avec principalement un carnet d’adresses sans relief. Ce n’est pas un détail pour le coach des Lions Indomptables. Jean Paul Akono a déjà en outre été aux affaires avec des résultats peu satisfaisants et une démission spectaculaire en 2002. Selon une certaine opinion » Magnusson » est également soupçonné de » sélections fantaisistes « .
– Joseph-Antoine Bell
- Les Plus : Cet ancien international a d’abord pour lui un charisme certain. Et son passé de footballeur de haut niveau conforte ce rayonnement, très utile pour asseoir son autorité au sein d’un groupe de joueurs. Au plan des compétences, l’homme est également bien servi : il présente les diplômes qu’il faut (ce qui a son importance), et une expérience réussie avec les Lions du Beach Soccer, qu’il a conduits au titre de champions d’Afrique. Autre chose, de peut-être pas très rationnel : quand il était sur les stades, notamment avec les Lions Indomptables, l’ami Bell semblait avoir de la chance… Beaucoup d’entraîneurs vous le diront : si la chance vous sourit, alors tout devient possible.
- Les Moins : C’est généralement admis dans l’opinion : Jojo est une grande gueule. Quelqu’un qui n’a pas sa langue dans la poche et dont les sorties, les piques, font souvent mal. Et il n’a pas attendu de raccrocher les gants pour s’adonner à ce sport. Pour un entraîneur, ce n’est pas spécialement conseillé. C’est vrai qu’il y en a qui sont célèbres en matière de verbe haut sans que cela gêne particulièrement leur carrière. En Angleterre par exemple, José Mourinho de Chelsea a été surnommé » The Special One « . Pour en revenir à notre contexte, il n’est pas certain que les autorités en charge du foot s’accommodent d’un entraîneur national, disons incontrôlable.
– Jules Frédéric Nyongha
- Les Plus : Jules Nyongha a un argument de campagne massu. Il vient de qualifier l’équipe pour la Can. Après la démission de Arie Haan, Nyongha s’est acquitté de sa mission avec bonheur. L’équipe s’est qualifiée avant la dernière journée. Il s’identifie également comme un technicien disponible, ayant un gros vécu du football camerounais. Sa bonne connaissance des hommes et des rouages de la fédération et du ministère des Sports et de l’Education physique constituent également des atouts. Il est également présenté comme un homme consensuel, porté à l’écoute et à la discussion.
- Les Moins : Nyongha a attaqué son » intérim » par une épreuve : l’affaire Wome. Les observateurs qui voulaient mesurer sa sagesse sur ce dossier sont déçus. Si Nyongha est peut être un bon technicien, il est loin d’être un médiateur chevronné. Ce qui constitue un gros handicap pour un sélectionneur appelé à gérer les » ego » des stars. La gestion des cas Wome, Atouba et potentiellement Emana n’est pas heureuse au moment où on attend toujours un geste de décrispation. La présence de Jules Nyongha depuis une vingtaine d’années dans les couloirs de l’équipe nationale peut s’avérer un handicap si l’option choisie est de reconstruire un nouvel esprit. Son premier bail, comme entraîneur plein en 1996, s’est achevé également sur un gros fiasco. Le Cameroun était rentré au premier tour de la Can en Afrique du Sud.
Simon Pierre ETOUNDI – Brice MBEZE – Alliance NYOBIA