Déjà trois décennies que le stade de la réunification de Douala a été laissé à l’abandon par les pouvoirs publics. L’image qu’il présente donne du tournis aux camerounais. Cette infrastructure sportive a vu le jour en 1972 lorsque le Cameroun a abrité pour la première fois la 8ème édition de la coupe d’Afrique des nations.
Depuis lors, la vieille bâtisse située au quartier Bépanda n’a pas connu de cure de jouvence. La pelouse gazonnée est accidentée par les bosses qui ne favorisent l’expression des footballeurs. L’histoire en est pathétique et en même temps honteuse pour un pays qui a tout gagné sur l’échiquier international. La visite de travail du ministre de la jeunesse et sports David Siegfried ETAME MASSOMA effectuée à Douala jeudi dernier a laissé un constat amer.
Le patron du Minjes a pu prendre connaissance de l’état de délabrement très avancé de cette installation. La cuvette de Bépanda ne répond plus aux normes internationales car celle-ci baigne dans la décrépitude. Un tour du propriétaire dans cette enceinte montre la vétusté des murs lézardés qui croupit sous le poids de l’âge.
Depuis vingt ans, le panneau électronique est en panne et les pylônes aux arrêts suite à des mois d’arriérés de factures d’électricité impayées. L’absence de la cabine de presse pour les journalistes sont inexistantes, les toilettes sont fermées pour défaut d’entretien. Ce chapelet des problèmes du stade de la réunification de Bépanda vient mettre au goût du jour le manque criard d’infrastructures sportives de qualité dans une nation comme le Cameroun où le football est devenue une religion et les lions indomptables un Dieu.
« J’ai honte quand je vois le Mali et le Burkina Faso organiser la coupe d’Afrique des nations. Je ne sais pas a quoi ont servi les retombées de la participation des lions indomptables du Cameroun aux compétitions internationales » affirme Roger H., chauffeur de taxi à Douala. Depuis l’épopée de notre équipe nationale en 1990 au mondial d’Italie en passant par les jeux olympiques de Sydney 2000 et les autres trophées remportés de haute lutte, ces victoires sont aujourd’hui l’arbre qui cache la forêt.
Le manque de volonté politique de nos dirigeants qui ne pensent pas au développement du sport dans ce pays nous prive de l’organisation d’un tournoi de football majeure avec toutes les retombées dont on sait.
L’espoir, la note d’espoir pourrait venir du ministre de la jeunesse et des sports David Siegfried ETAME MASSOMA qui au terme sa visite de travail à Douala jeudi et vendredi dernier s’est investie à améliorer les choses même si pour certains cette démarche a des relents électoralistes.
Malgré l’insuffisance des moyens financiers, le Minjes a affirmé vouloir le concours de toutes les parties prenantes à savoir les collectivités municipales, les partenaires étrangers et les populations. Pour l’heure les camerounais devront encore attendre.
D. EKOULÉ à Douala, ekoule@camfoot.com