Le bus avait du mal à prendre son départ. Des petits réglages techniques causés par le méli mélo organisationnel nous a empêché de respecter notre heure de départ. Et donc aucune nouvelle des entraînements de mardi. Pour tuer le temps, de quoi selon vous avons-nous parlé entre journaliste ?
Il est 12H00 ce mardi et le bus censé rallier la ville de Durban se trouve toujours garé devant l’entrée principale de la « Villa Favorita », un complexe hôtelier rustiquement bâti à quelques kilomètres du centre de Bloemfontein. Comme clients, quelques personnalités et familles des joueurs venus assister à la rencontre Japon-Cameroun. L’ennui et la nervosité sont perceptibles. Rien de plus surprenant quand on sait que le départ était prévu des heures plus tôt. À une dizaine de mètres de là, deux légendes du football Camerounais vont essayer de comprendre les causes de la défaite des lions.
On a refait le match
Vêtu en demi-saison d’un costume beige, Théophile Abega va rapidement faire le rapprochement entre son constat d’avant match (à l’hôtel des lions, ndlr) et la prestation des lions indomptables. Stephen Tataw restera plus réservé que l’ancien président du Canon de Yaoundé.
Il est clair que « Docta » est encore sous le coup de défaite. « Et pourtant, nous avons de très bons joueurs » dira t-il. Comme pour exorciser les démons, le champion d’Afrique 1984 nous racontera la rupture entre le staff technique et ses joueurs. Le Guen aurait fait de multiples va-et-vient de Paul Le Guen pour faire monter ses joueurs dans le bus. « Docta » en déduit qu’il y a un malaise réel dans la tanière, puisque des signes de cette nature ne trompent pas.
Après une réunion tenue avant le départ pour le stade, les joueurs se seraient à nouveau réunis avant la rencontre. Et … une violente discussion aurait éclaté …
Théophile Abega sera d’ailleurs très surpris par l’expression du visage des joueurs regagnant le bus les amenant au stade. La suite on la connait.
Milla avait-il raison ?
Une dizaine de jours avant le début de la coupe du monde, l’échange musclé par médias interposés entre Roger Milla et Samuel Eto’o Fils avait défrayé la chronique. L’incapacité de l’actuel capitaine à gérer les égos ne facilite pas la tâche. Théophile Abega nous raconte comment il gérait des têtes fortes comme Bell, Milla, Mbida ou encore Nkono pendant son capitanat. Résigné, le champion d’Afrique de 1984 va ajouter: « un capitaine doit servir son équipe. Il doit se rassurer que chaque joueur soit à l’aise dans le groupe ». La scission entre les différents clans qui sévissent actuellement au sein des lions est si forte qu’une qualification pour le deuxième tour reste plus que jamais compromise.
La déception du public
Ce fut une image forte de la rencontre entre le Japon et le Cameroun. Le public attendait une équipe conquérante. Au départ totalement acquise à la cause du Cameroun, le public n’a pas hésité à huer cette dernière au coup de sifflet final. Cela voulait tout dire. En bref, le Cameroun peut-il faire pire ? Espérons que non.
Stephen Sunou à Bloemfontein