Porté à la tête de la Fédération internationale de football association vendredi dernier, l’italo-russe trouve au rang des dossiers urgents qui l’interpelle, la fameuse affaire de la crise post-électorale à la Fécafoot. Affaire pour laquelle le Tribunal arbitral du sport (Tas) intervenu par voie de correspondance, attend d’être fixé sur la légitimité contestée de Tombi à Roko Sidiki.
L’arbitrage du nouvel homme fort de la maison mère du foot planétaire pourrait relancer à nouveau le tango de la redistribution des cartes à Tsinga. Abdourahman Hamadou, déterminé à déloger le nouvel exécutif, on s’achemine inéluctablement vers un autre Tsunami.
Abdourahman a certainement sabré un bon champagne au soir de l’élection à la Fifa vendredi dernier. La (bonne) nouvelle de la désignation de Gianni Infantino avec qui il entretient des rapports des plus amicaux, arrive à coup sûr comme une bouffée d’oxygène pour l’inoxydable président de l’Etoile filante de Garoua, engagé dans un long combat contre la nouvelle équipe installée à Tsinga depuis le 29 septembre 2015. Il faut peut-être se rendre sur la page facebook de l’ancien directeur de cabinet d’Iya Mohammed pour comprendre que la bataille pour le contrôle de la Fécafoot est loin d’avoir livré son dernier épisode. « Avec l’élection de Gianni Infantino, je salue l’avènement ce jour d’une nouvelle Fifa qui, j’en suis sûr, sera aux antipodes de cette pieuvre hideuse que nous avons connue ces 30 dernières années. Finalement, le forcing opéré pour honteusement imposer des personnes sans qualité pour voter au nom de la Fécafoot n’aura servi à rien et restera anecdotique. Place maintenant au Tas qui reste dans l’attente des explications de la Fifa pour trancher, dès la semaine prochaine, la question de la légitimité de ceux qui usurpent actuellement les fonctions à la Fécafoot », écrit Abdourahman en référence au dernier rebondissement survenu le 24 février dernier dans le tumultueux feuilleton de la guerre qui oppose le boss de l’Etoile filante à l’instance faitière du football camerounais.
Mandature querellée
Dans une correspondance qui porte l’estampille de Fabien Cagneux, conseiller auprès du Tas, l’instance juridictionnelle invite la Fifa à « fournir des clarifications quant à la situation au sein de la Fécafoot ». Une demande d’explication à laquelle la maison mère du foot mondial est astreinte à répondre au moins au nom de sa stature de « parrain » de la Fécafoot dont elle en est membre, au même rang que 208 autres fédérations réparties à travers la planète. Saisie pour arbitrage, le Tas attend donc au plus tard le 02 mars prochain que Gianni Infantino et ses collaborateurs à qui le dossier Cameroun a été confié, confirment ou non que l’exécutif en place à Tsinga peut ou pas poursuivre sa mandature au sein de cette maison querellée. Attendue de la Fifa également les éclairages sur le refus délibéré de la Fécafoot de ne pas interjeter appel suite à la décision de la Chambre de conciliation et d’arbitrage (Cca) du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc) du 12 novembre 2015 qui a annulé le processus électoral ayant porté l’ancien président de la Commission des arbitres de la Ligue régionale de football du Littoral à la tête du palais de Tsinga.
Tombi, le mal élu ?
Infantino qui, en un peu moins de seize semaines, est passé d’un statut de solution de rechange à celui de porteur de tous les espoirs de modernisation et de renouveau d’une Fifa discréditée par de multiples affaires de corruption et affaiblie par des décennies d’arrangements entre amis, va-t-il soutenir le clan Tombi ou donner raison à la décision de justice ? Tombi A Roko Sidiki qui a conduit récemment la délégation camerounaise à Zurich. (Alioum Alhadji et son congénère Charles Mbella Mboki) dûment accrédités par la Fifa, après avoir librement exercé leur droit de vote lors de cette Assemblée générale élective, est donc plus que jamais dos au mur. L’homme n’a visiblement pas d’état de grâce au regard de la pression que le Tas inflige sur la Fifa new look, jalouse de son image.
Présenté comme un mal élu et par conséquent un président illégitime, l’ancien Sg n’est pas au bout de ses peines. Alors que la procédure devant le tribunal de Première instance de Yaoundé Centre administratif se nourrit d’interminables reports, le Tas, sollicité il y’a deux mois par Abdourahman, s’est récemment invité dans l’affaire des comptes bloqués de la Fédération dans le dessein, croient savoir les anti-Tombi, de déloger l’exécutif illégale de 2015 pour installer l’Assemblée générale de 2009 conduite par John Begheni Ndeh. Infantino a chaud. Le 02 mars c’est demain.
Christou DOUBENA