Le Comité de normalisation de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) a terminé son projet de Code électoral, en marge des prochaines élections prévues du 10 au 29 novembre prochains. La Fédération internationale de football association (Fifa) a validé ce projet, le 21 mars dernier. L’Assemblée générale de l’instance faîtière du football camerounais devrait à son tour se réunir le 23 août en cours, en vue de l’adoption de ce même projet qui deviendra alors officiellement le nouveau Code électoral de la Fécafoot. Un document qui devrait fixer les conditions, régir et organiser les futures échéances électorales.
Le personnel peut se présenter
Or, avant même sa présentation à l’Assemblée générale pour son adoption (ou non), le projet de Code électoral proposé par le président du Comité de normalisation, Joseph Owona et ses collaborateurs crée déjà du remous au sein de la famille du football camerounais. Contre l’idée de l’adoption de ce projet de Code électoral, d’aucuns y voient deux anomalies. La première se trouverait en son article 5 alinéa 9 qui dispose que : «la Commission électorale peut être en tout temps secondée par des membres du Secrétariat général de la Fécafoot pour autant que ceux-ci ne soient pas candidats à une des fonctions électives». Autrement dit, tout employé de la Fécafoot notamment du Secrétariat général peut être candidat à une fonction élective à condition de ne pas prendre part aux travaux des commissions électorales, et surtout sans démissionner de son poste. «C’est une aberration», s’insurgent certains.
La Chambre de conciliation et d’arbitrage mise à l’écart
La seconde anomalie du projet de Code électoral de la Fécafoot serait en son article 27 alinéa 5 relatif à la procédure de recours qui dispose que : «les décisions de la Commission électorale de recours sont définitives et aucune instance gouvernementale ou judiciaire ne saurait en connaître». Cette disposition va malheureusement à l’encontre de celles de l’article 44 alinéa 2 de la Loi du 15 juillet 2011 relative à l’organisation et à la promotion des activités physiques et sportives au Cameroun qui, en cas de litiges, exige des Fédérations nationales qu’elles donnent la possibilité à leurs membres de saisir en dernier recours, au niveau national, la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc). Le Comité de normalisation n’a pas tenu compte de cette exigence.
Du coup, certains observateurs, acteurs du football camerounais sont prêts à qualifier ce Code électoral «d’illégal». «Aucun texte d’aucune Association de droit camerounais ne peut contredire une loi votée par l’Assemblée nationale et promulguée par le Président de la République du Cameroun. Cela signifie qu’au gré de leurs intérêts, les dirigeants de la Fécafoot pourront violer les lois et les règlements, sans courir le risque de voir une juridiction indépendante de la Fécafoot statuer. C’est impossible», remarque Abdouraman Hamadou, président du club de l’Etoile Filante de Garoua. Pour le reste, le projet du Code électoral proposé par le Comité de normalisation ne devrait pas avoir besoin de retouches. C’est en tout cas à l’Assemblée générale d’en décider.
Arthur Wandji