L’ambassadeur itinérant précise les contours du stage de reconversion des anciens joueurs. Il lève également un pan de voile sur le sort qui sera réservé à ces anciens lions après leur formation.
Camfoot.com : D’où vous est venue cette idée ?
Roger Milla: C’est tout simplement la reconversion de nos anciennes gloires, qui il faut le dire sont aux oubliettes depuis très longtemps. Je crois que vous même vous êtes contents de les revoir. Sans ce stage vous ne sauriez jamais où ils vivent. Vous avez suivi le ministre des sports qui a dit que ce stage tombe à point, je pense que tous ces anciens internationaux vont profiter de cette formation pour connaître les techniques d’entraînement et pourquoi pas entraîner un jour nos équipes nationales.
Camfoot.com : Et la polémique que cela soulève ?
Roger Milla: Il ne devait pas y avoir de polémique. Il faut aussi comprendre que ces anciennes gloires n’avaient pas de formation. Il fallait bien qu’il s’y mette avant de penser à les utiliser.
Camfoot.com : Comme il est souvent coutume chez nous avec le suivi, pourrez-vous nous rassurer que ce stage ne soit pas le dernier ?
Roger Milla: Puisque cette année il y a ce stage, il est clair que si tout ce passe bien, on verra un autre l’année prochaine. L’essentiel c’est que nos anciens internationaux soient utiles, ne serait-ce qu’aux centres de formation. Vous devez savoir que nos centres de formations n’ont pas de véritables entraîneurs.
Camfoot.com : Que feriez-vous pour assurer leur insertion professionnelle ?
Roger Milla: Vous avez écouté le ministre des sports et de l’éducation physique dans son mot introductif, je crois que s’ils sont sérieux dans l’apprentissage, ils auront certainement leur chance.
Camfoot.com : Parlant justement d’équipe nationale, l’entraîneur des lions est porté disparu. Qu’en pensez-vous ?
Roger Milla: (Rires) Je ne sais pas s’il a disparu ou pas, mais cette question, il faut la poser au ministre des sports et au président de la Fecafoot. Ils pourront vous dire ce qu’il en est. Je crois que s’il est porté disparu comme vous dites, il faut faire quelque chose et le plus rapidement possible.
Camfoot.com : Vous avez joué avec Gabriel Calderon, l’instructeur FIFA. Quel souvenir en gardez-vous ?
Roger Milla: Le seul souvenir qui me reste est qu’on avait un match à Paris, et lorsque nous y sommes arrivés, il a promis de nous faire la fête. Mais au cours du match la réalité a été tout autre. Nous leurs avons donné du fil à retordre, malheureusement nous avons fait match nul, un but partout. Mais je pense que Gabriel et moi avons apporté beaucoup dans le football français. Il a été un très grand joueur, je suis content qu’il soit ici . Il a côtoyé beaucoup d’Africains pendant sa riche carrière de footballeur, c’est un plaisir pour nous qu’il soit au Cameroun.
Camfoot.com : Et lors de la coupe du monde 1990 ?
Roger Milla: En 1990, il n’était pas titulaire lors de la coupe du monde. Mais il m’a dit que voir le Cameroun en train de massacrer l’Argentine a été pour lui quelque chose de terrible. Et cette défaite a fait beaucoup de bien à l’Argentine, qui en a profité pour préparer la suite de la compétition.
Camfoot.com : Il dit aussi que vous êtes vénérés en Argentine …
Roger Milla: C’est vrai que je ne suis jamais allé en Argentine. Je dois justement m’y rendre dans les prochains jours à l’invitation de Diego Maradonna, que je vais aussi inviter au Cameroun.
Propos recueillis par Guy Nsigué à Yaoundé
Roger Milla : » Nos anciennes gloires sont aux oubliettes »
Roger, je t’aime beaucoup et j’ai eu à te le dire en 1999, lors d’une soirée à Marseille. Mais sachant ton aura, pourquoi ne pas parler fort pour qu’on comprenne qu’il ya un problème entre le Minsep et la Fécafoot au niveau de la disparition de M Haan, l’entraîneur des Lions Indomptables. Ce dernier ne donne plus signe de vie et il est grand temps que les camerounais comprennent qu’il faut un vrai entraîneur national camerounais pour notre équipe nationale.
J’espère simplement que si un jour un camerounais prenait la tête des Lions Indomptables, il sera respecté et qu’il ne sera pas un corrompu qui va croire qu’il est arrivé.