Huit matchs étaient au programme ce week-end en Mtn Elite One. Seuls cinq se sont finalement disputés. En effet, trois clubs ne se sont pas présentés au stade. YOSA n’a pas fait le voyage pour Garoua où l’attendait Gazelle FA. Bamboutos Fc n’était pas à l’aréna stadium de Mbouda pour affronter Colombe du Dja et Lobo. Au stade annexe de Bépanda, Aigle royal du Moungo n’a pas effectué de déplacement pour affronter Dynamo de Douala. Le Sg du rapace a évoqué l’intoxication alimentaire pour justifier leur absence. Une version loin de faire l’unanimité au sein de l’opinion.
En réalité, ces trois clubs ne veulent plus prendre part au championnat faute de moyens financiers. En effet, dans une correspondance datée du 30 avril dont Camfoot a reçu copie, le SG du conseil d’administration, Leonel Ntouba, indiquait déjà les difficultés du club. Par conséquent, il sollicitait le report du match.
Pour des raisons indépendantes de notre volonté, notamment le manque de ressources financières pour payer les salaires des joueurs et encadreurs, les primes d’entraînement, le transport de l’équipe Douala – Nkongsamba – Douala et l’hébergement et restauration des joueurs et encadreurs pendant le séjour à Douala. Il n’est pas inutile de vous rappeler que nous n’avons rien reçu comme subvention à date, et deux de nos correspondances sont restées lettre morte jusqu’à aujourd’hui. Loin de considérer notre demande comme une rébellion, mais plutôt comme un cri de détresse…
Leonel Ntouba, SG du Conseil d’administration de l’Aigle du Moungo
Yong sport Academy (YOSA) avait déjà envoyé les premiers signaux en début de semaine. Le président Emma Mimba avait pris la décision d’arrêter sa participation dans le championnat. Il indiquait dans sa sortie que des clubs ont reçu de l’argent. Mais YOSA reste toujours en attente. Il conditionne donc la reprise du championnat par le versement des subventions entre autres. Les académiciens ont mis leurs menaces en exécution. Ils ont brillé par leur absence au stade annexe de Roumdé Adjia. Bamboutos Fc avait donné le ton en premier. Pour la troisième fois, les Mangwa Boys étaient absents au stade municipal de Mbouda. Au-delà des subventions, les responsables des Bleus et Rouges revendiquent le versement des différentes primes depuis 2023. Le président de Djiko Fc de Bandjoun avait d’ailleurs claqué la porte avant la fin de la saison régulière.
Cette situation montre clairement les difficultés financières auxquelles font face les clubs d’Élite ; tant en Elite One qu’en Elite Two. Des clubs peinent à tenir leurs engagements à l’endroit des joueurs. Et même la Fédération n’arrive pas à désintéresser les clubs. L’instance avait condiotonné le versement des primes par la justifications des salaires de joueurs. Asphyxiés, certains responsables de clubs préfèrent abandonner en cours de route. La Fédération dirigée par Samuel Eto’o Fils n’a pas encore réagi face à cette crise financière.
C’est vraiment dommage ce qui arrive dans notre football. Le président Eto’o voulait organiser le meilleur championnat d’Afrique cette saison. Malheureusement on n’est loin de ce vœu. Les joueurs qui animent ce championnat broient du noir. Le président Eto’o a toute la volonté pour faire bouger les choses. Mais ça peine à prendre parce que certaines décisions ont été prises dans la précipitation. A peine arrivé, l’exécutif a augmenté les salaires de manière unilatérale sans faire une étude de l’économie du football chez nous. L’Etat a fixé le smig à moins de 70 mille. Que produisent les clubs pour payer un joueur à 200 mille. Il faut être réaliste. La Fécafoot pouvait prendre sur elle de payer donc les joueurs directement avec les subventions. Les clubs doivent justifier les subventions. Je suis d’avis avec la Fécafoot sur ce point parce que ce sont les deniers publics. Parlant des primes, la Fédération se met le doigt dans l’œil. Pourquoi elle ne verse pas les primes à Bamboutos Fc. Cet argent revient de droit à cette équipe. J’imagine que ça entre dans son budget. La crise est profonde. Je ne serai pas surpris de voir d’autres clubs désister dans les prochaines semaines. La Fédération doit organiser un dialogue avec ces acteurs pour jouer la carte de la transparence. L’ACEC est divisée raison pour laquelle chacun montre au créneau en solitaire. Vivement que les acteurs se retrouvent pour régler ces problèmes pour une bonne fin de saison. Plusieurs clubs attendent. Il faut aussi rélever que nos clubs sont mal organisés et mal structurés. Les sponsors n’arrivent pas dans le désordre. Il faut une grande mue au sein des clubs camerounais.
David Blaise Noah, observateur des questions de sport
