Juste récompense pour l’attaquant Christian Bekamenga, le défenseur central Alexis Enam et le milieu Junior Ollé Ollé. Ils sont les chefs de file de la génération montante et premiers artisans de la qualification du Cameroun pour les jeux Olympiques de Beijing en 2008.
En attendant la liste définitive des 23 qu’il rendra très certainement public au plus tard le 10 janvier 2008, l’entraîneur sélectionneur directeur technique national de football, Otto Pfister réaffirme sa détermination à injecter du sang neuf dans son groupe, à l’effet de lui permettre de remporter un cinquième sacre continental, après ceux de 1984 en Côte d’Ivoire, 1988 au Maroc, 2000 au Nigeria et 2002 au Mali.
A ce titre, la montagne a accouché d’une souris au terme du regroupement de Herzogenaurach, près de Nuremberg en Allemagne, du 15 au 19 novembre, et celui effectué en terre espagnole, la semaine dernière, qui a été ponctué par une rencontre amicale soldée sur un score nul (1-1) face à une très modeste sélection régionale de… Galice. L’entraîneur des Lions indomptables du Cameroun a donc fait appel à la fine fleur de la sélection olympique.
Au même titre que ces nouvelles recrues, la sélection de deux internationaux juniors, Alexandre Song Bilong dont la dernière apparition au sein d’une sélection nationale remonte à la Can junior de janvier 2007 au Congo, compétition qui avait connu l’élimination du Cameroun au premier tour, et la présence de Janvier Mbarga, l’étincelant portier de Canon sportif de Yaoundé, s’inscrit dans le processus de rajeunissement en cours. On peut comprendre, dans les explications fournies, la volonté de du coach Otto Pfister de conserver le noyau dur de l’équipe nationale. Ce qui justifierait peut-être la présence des cadres au crépuscule pourtant de leur carrière : Rigobert Song Bahanag, Géremi Njitap et Bill Tchato.
Les places vacantes devraient être gagnées au seul prix de l’effort et du sacrifice. Et non sur la base des critères subjectifs. Vu sur cet angle, la concurrence s’annonce rude entre le revenant Pierre Ebedé Owono du FC Metz en France et Janvier Mbarga. Si la sélection finale est faite de manière transparente, le meilleur de ces deux gardiens de buts viendra se greffer au duo Idriss Carlos Kameni-Souleymanou Hamidou, assuré de participer à la 26ème Can.
D’autres nouvelles trouvailles de Otto Pfister évoluant dans des compartiments poreux de l’équipe peuvent se faire une place au soleil. Alexandre Song Bilong, avec la présence de son oncle, Rigobert Song dans la charnière centrale, a une chance de goûter à sa première Can senior, avec l’espoir un jour intégrer l’axe central de la défense. Ce d’autant plus que Eric Matoukou et André Stéphane Bikey ont montré de nombreuses défaillances lors des rencontres précédentes. La balle est également dans le camp de l’ancien sociétaire des Astres de Douala, Alexis Enam, qui s’affirme de plus en plus chez les moins de 23 ans.
L’autre chantier concerne l’organisation du jeu. Malgré les bonnes dispositions de Stéphane Mbia Etoundi, Landry Nguémo, Jean II Makoun ou Modeste Mbami au poste de milieu défensif, le Cameroun manque toujours, d’un élément capable à la fois de défendre, d’assurer la relance et d’avoir une bonne vision de jeu. En embuscade pour combler ce vide, Ollé Ollé Junior et Augustin Binya peuvent être des concurrents sérieux à Joëlle Epalle et surtout Achille Emana qui brille par une instabilité affligeante dans l’entre jeu des Lions indomptables.
Juste devant, Christian Bekamenga toque à la porte du compartiment offensif. Même s’il a apparemment la tâche moins facile que ses promotionnaires de l’équipe Espoirs. En l’absence de Achille Wébo blessé, Otto Pfister dispose toujours de pions sérieux à ce poste : Samuel Eto’o Fils, l’avant-centre du Fc Barcelone que Martin Ndtoungou Mpile considère comme « l’arme absolue du football mondial ». A ses côtés, Mohamadou Idrissou, l’un des meilleurs artificiers de la sélection, au cours de la phase éliminatoire, sans oublier l’expérimenté Joseph Désiré Job, qui est dans la maison depuis dix ans !
La mise au vert prévue au Burkina Faso servira à coup sûr de base de départ au programme de préparation qui aurait dû se dérouler au Kenya. Les entraîneurs auront du pain sur la planche pour réaliser l’osmose. En effet, l’équipe camerounaise, encore très perfectible, a besoin de beaucoup de temps de travail pour asseoir une certaine cohésion de jeu. Les pouvoirs publics ont d’ores et déjà promis mettre les joueurs dans les conditions idoines pour une bonne participation à cette Coupe d’Afrique des nations.
Jean Robert Frédéric Fouda, à Yaoundé
