L’entraîneur national des Lions Indomptables, accusé par certains d’avoir refusé de remplacer Marc-Vivien Foé, fatigué, se justifie. Tout autant qu’il parle de son avenir avec les Lions, et aussi du cas Patrick Henri Mboma Ndem
I- Sur la Coupe des confédérations.
Je suis très heureux. Nous aurons été la meilleure équipe de cette compétition. Mais nous avons perdu un grand footballeur : Marc-Vivien Foé. Il était un fantastique garçon. Tous les joueurs et encadreurs sont très tristes. Nous avons joué la finale pour lui, pour le Cameroun et pour le président de la République. Marc-vivien Foé est dans le cœur des encadreurs et joueurs pour toujours. En ce qui concerne la Coupe des Confédérations, en comparaison avec la dernière Coupe du monde Corée-Japon 2002, la préparation a été la meilleure. Ce, grâce à André Nguidjol, Iya Mohammed, président de la Fécafoot et le ministre de la Jeunesse et des Sports. Je sais, la plupart de grands joueurs étaient absents. Cela n’explique pas grand chose. Nous avons vu de nouvelles équipes. Le Brésil avait une nouvelle équipe, tout comme la Turquie et la France.
II- Sur la prestation des Lions Indomptable
Lors du premier match, j’ai dit à mes joueurs que j’avais les 23 meilleurs de l’heure au Cameroun. A la place de Lauren Etame Mayer, nous avions Perrier Ndoumbé. Mettomo remplaçait valablement Kalla Nkongo et Mohamadou Idrissou était valablement à la place de Pierre Womé Nlend. Pas de problème car, tous sont de très bons joueurs. En plus, nous avions le meilleur gardien de but local, Eric Kwekeu. J’étais au Nigeria où je l’ai vu jouer. Je lui ai dit : « Au Cameroun, les gens m’ont dit que tu es le meilleur, va de l’avant, joue sans complexe ». Quant à Ngon A Djam Parfait, nous avons Samuel Eto’o Fils, Pius Ndiefi, Joseph-Désiré Job, ce n’est pas facile pour lui. C’est pourtant un bon joueur. Il aura sa chance lors des prochaines rencontres. Pour 20 ou 30 minutes.
II- Sur la tactique.
Sur le terrain, ma tactique était simple. Par exemple contre le Brésil, il fallait assurer les couloirs. Bill Jackson Tchato et Idrissou à gauche , Jean-Joël Perrier Ndoumbé à droite et le jeu était joué. Perreira du Brésil et Zagalo n’ont rien compris de notre système. Ils sont venus sur la ligne et Perreira a dit à Zagalo que les Lions étaient les meilleurs.
IV- Sur l’espoir de disputer la finale
J’étais convaincu que nous jouerions la finale. D’ailleurs je l’avais annoncé dans toutes les interviews que j’avais accordées avant la compétition. Car les Lions avaient un bon caractère, ils étaient disciplinés aussi bien dans le groupe que tactiquement. Ce qui leur donnait un timing et un bon moral. Ils avaient aussi deux grands leaders : Marc-Vivien Foé et Samuel Eto’o Fils. Avec à leurs côtés des cadres tels que Bill Tchato, Géremi Njitap et beaucoup de jeunes joueurs qui étaient animés par la volonté et la détermination de prouver ce qu’ils valent. Ces joueurs étaient tout simplement fantastiques.
V- Sur le refus de remplacer Foé
Je n’ai pas refusé de remplacer Marc-Vivien Foé. Je ne m’étais pas aperçu de sa demande de sortir, de même que de son état de fatigue. Un jour avant, je l’ai rencontré, il ma dit qu’il allait déjà bien. Le médecin qui le suivait étroitement m’a confirmé la même chose. En me répondant « It’s ok! ». Même pendant la rencontre il m’a fait signe que ça allait…et cinq minutes plus tard, c’était la catastrophe. Ce fut un jours très triste pour moi. Depuis 35 ans que j’évolue dans le monde de du football, jamais, je n’ai vécu cela.
VI- Sur le bien fondé de la compétition
Cette 6ème édition a été la meilleure des dix dernières années. Le problème réside au niveau de la régularité des matches, donc forcément au niveau de la récupération quand on sait que les joueurs sortent à peine des différents championnats. La prochaine édition aura lieu en Allemagne en 2005. Je pense que ce sera la dernière. Pour l’Europe, si la Coupe des Confédérations n’a pas d’importance, elle en a pour le Cameroun qui a été la meilleure équipe.
VII- Sur le cas Patrick Mboma Ndem
Patrick Mboma est un bon joueur, un héros pour son pays. Mais Patrick a fait des déclarations fracassantes dans le journal français l’Equipe. Patrick aurait dû se taire. Patrick est un bon garçon. J’espère qu’il sera toujours bon pour l’équipe des Lions, pour le président de la Fécafoot, Iya Mohammed et pour le ministre de la Jeunesse et des Sports. Je n’assure pas l’administration. Je suis entraîneur. Mais, il a dit des choses incorrectes à l’égard de l’équipe. Il a dit que je ne suis pas correct que ce n’est pas moi qui fait la liste des joueurs. Or ce n’est pas le président de la Fécafoot, ni le ministre de la Jeunesse et des Sports. C’est qui donc? Un proverbe de chez nous dit : « la parole est d’argent et le silence est d’or »
VIII- Son éventuel convocation
Ce n’est pas ma préoccupation de l’heure. Je dois d’abord retrouver ma famille que j’ai abandonnée depuis 6 semaines. J’étais au Nigeria, au Cameroun et en France. Pour l’instant, je ne sais pas encore si je vais encore le convoquer, jusqu’à la fin de mon contrat. Mais, sachez-le, Marco est un gros problème pour moi, pour toute mon équipe. Une perte pour le Cameroun, pour l’Afrique, pour l’Europe. Voilà une situation qui me préoccupe.
Propos recueillis par
Justin-Blaise Akono et Guy Roger Obama