« Je fais quoi avec le match ? » Tel est la question que nous a posée un habitant de la ville de Douala ce dimanche, 13 octobre à quelques minutes du coup d’envoi du match aller des barrages de la coupe du monde Brésil 2014, dans la zone Afrique.
Malgré le caractère déterminant et décisif de ce match pour la qualification du Cameroun au mondial brésilien, les habitants de Douala étaient plongés dans une inhabituelle indifférence.
Nel Kemité n’a pas reporté sa « tontine » du dimanche. Quand on lui demande pourquoi il ne regarde pas le match des Lions, il n’hésite pas à répondre : « Je fais quoi avec ? ». Comme lui, bon nombre d’habitants de la capitale économique du Cameroun n’avaient pas d’yeux pour le match du Cameroun. Il faut dire que les inquiétudes ont pris le pas sur la sérénité d’antan.
Avant le coup d’envoi du match, nous avons sillonné quelques artères de la ville de Douala, question pour nous d’observer comment la population vit la rencontre. Nous avons pu remarquer qu’en dépit du caractère décisif de cette rencontre, l’enjeu n’a pas accroché ses habitants.
Les rues, les bars et autres coins chauds de la ville étaient quasiment déserts. Les vrombisses de moteurs, klaxons des véhicules et coups de sifflets habituels ont cédé place à l’indifférence totale. Les personnes arborant des maillots aux couleurs du Cameroun se comptaient au bout des doigts. Que Dire des drapeaux flottant à l’arrière des motos.
Les matchs des Lions Indomptables ne cristallisent plus les attentions à Douala ! Les fidèles musulmans de leur côté poursuivaient les préparatifs de la fête de la « Tabaski » ou fête du mouton qui sera célébrée mardi prochain, 15 octobre. Ces derniers marchandaient les moutons avant, pendant et après le match sur l’axe qui mène au terminus st Michel, l’un point de vente aménagé dans la ville pour le commerce des moutons. Le match des Lions n’était pas le point focal de la journée. Chacun passait son temps en fonction de ses aspirations. Dans l’un des nombreux camps militaires de la ville que nous avions visités, les hommes en treillis ont opté pour une petite partie de football entre copain. Là au moins, on le vit en direct.
Au coup de sifflet final, c’était le même scénario. Un calme plat, un silence qui trahissait le jour. Un dimanche « mort » à Douala. Pourtant, les habitants de la ville sont réputés pour être des hommes « vivants ». Ils semblaient inertes ! Pourtant, le weekend s’annonce très long et le Cameroun a arraché un « bon » nul à Radès contre la Tunisie. Il ne reste plus qu’à confirmer le mois prochain à Yaoundé au match retour pour arracher la qualification. Et, la rondelette somme de cinq milliards de francs cfa, prime de qualification pour la le mondial sera dans la poche.