Le N° 5 des Lions indomptables a imprimé sa griffe durant la Coupe des Confédérations. Parti du Cameroun en catimini, au début de l’année 2000, beaucoup d’aficionados du ballon rond ont découvert l’ancien milieu offensif de l’Union de Douala au cours de la dernière Champions League européenne. Il était alors courant d’entendre Jean Spliant Youdom dire de lui : » c’est un bosseur mais il n’a pas de chance! ».
Depuis quelques mois il a désormais sa chance. Pourtant à, ses débuts en deuxième division dans le Football Club du Mineduc (Ministère de l’Education Nationale), le physique d’Atouba ne payait pas de mine, même si l’Union de Douala qu’entraîne à l’époque Etienne Sokeng le récupère. Mais six mois seulement après son arrivée, grâce à un agent dont il a tu le nom, il se retrouve à Neuchâtel en Suisse et plaque Union. Issu d’une famille polygamique, Atouba fait tout pour trouver une place au soleil, surtout que son père, retraité, et sa mère, institutrice, ne pourront subvenir à ses besoins. Voilà les raisons qui vont le pousser à tenter l’aventure.
Une nouvelle aventure commence donc en 2000, après la Coupe des nations que remporte le Cameroun au Nigeria, même s’il n’a participé à aucune rencontre. D’abord pénible, puis heureuse : » cela n’a pas été facile au début ; arrivant du Cameroun où il faisait tout de même 35°-40° pour venir jouer sous 2°-3°, ce n’était pas du tout évident « . Et le contrat n’est pas intéressant. Heureusement, grâce à ses qualités qu’il a améliorées entre temps, les dirigeants du Fc Bâle s’intéressent à lui. En 2001, reconverti au poste de latéral gauche, il fait partie de l’équipe championne de Suisse qui participe à la Champions League. Compétition au cours de laquelle le petit poucet suisse tutoie les grands clubs : Deportivo La Corogne, Bayern de Munich, Liverpool. A Bâle, les coéquipiers de Atouba imposent la loi du domicile et battent les Reds par un but à zéro, but marqué par le Camerounais à la 23e minute.
Après des rentrées en cours de match lors du premier tour du tournoi de la Coupe des Confédérations, il est titulaire lors de la demi-finale et de la finale. Il constitue avec Song, Perrier-Doumbe, Mettomo et Tchato, le nouveau rideau de fer de la défense camerounaise. Winfried Schafer n’aura pas de souci à se faire dans ce compartiment. Il ne reste qu’à ce jeune défenseur de prouver de quoi il est capable. En tout cas, si certains ont justifié sa titularisation par les absences respectives de Perrier-Doumbé (face à la Colombie) et Tchato (face à la France), le sociétaire de Bâle a encore une marge de progression qui pourrait lui procurer un autre contrat professionnel alléchant.
Louisette R. Thobi