A partir du 21 avril prochain, les arbitres ne font plus diriger les matchs des championnats d’Élite et la Super League. La décision vient d’être prise par l’Association camerounaise des arbitres de football. En effet, dans son communiqué, le président Alioum s’est montré ferme. Car il n’est plus question pour ce corps de se laisser manipuler au regard de la précarité dans laquelle il se trouve. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que les arbitres montent au créneau pour réclamer le paiement de leurs indemnités.
Car depuis l’arrivée de Samuel Eto’o Fils à la tête de la Fécafoot, des revendications n’ont cessé de prendre de l’épaisseur. Dans une correspondance envoyée au président de la Fécafoot, on apprend que le non-paiement remonte à la saison 2021-2022 ; soit la première année de l’exécutif actuel. « La décision ainsi annoncée fait suite, vous le savez, au non-paiement par l’exécutif fédéral des indemnités dues aux officiels pour les saisons 2021-2022 ; 2022-2023 ; 2023-2024 et celle en cours qui s’élèvent à un montant d’environ 300 millions de Fcfa ». Une décision qui intervient au lendemain du retrait de Bamboutos Fc pour non-paiement de ses primes par l’instance faitière.
Le conseil transitoire du football camerounais (Ctfp) et la Lffc pourraient donc voir leurs activités perturbées. Car la Fécafoot est endettée et peine à solder ses dettes jusqu’ici. Conscient des manœuvres que pourraient faire la Fécafoot, l’association reste ferme :
Dans cette période, et tenant compte des manœuvres susceptibles d’être orchestrées dans le but d’instrumentaliser certains arbitres, aucun arbitre ne devra diriger une rencontre programmée par la Fécafoot tant que les engagements relatifs au règlement des arriérés de leurs indemnités de matchs des saisons antérieures et celles en cours ne seront intégralement pas honorés.
Extrait du communiqué de l’Association
De nombreux observateurs s’accordent d’ailleurs à dire que cette situation est en mesure de fausser l’équité des matchs. Surtout en cette période délicate. Car les clubs de l’Elite Two bataillent pour la montée. Et en Elite One, les enjeux liés au titre et à la relégation restent intacts :
Depuis quelques journées, vous avez des acteurs qui montent au créneau pour dénoncer le parti pris des arbitres. Mais comment voulez-vous que les arbitres ne cèdent pas à la corruption quand ils ne sont pas payés. Que ces arbitres sachent aussi qu’ils s’exposent à la colère des supporters. La Fécafoot retient les subventions des clubs sous le prétexte qu’ils doivent justifier. Ce qui est normal. Sauf qu’elle n’est pas un exemple en matière de paiement. C’est un vrai paradoxe. Elle doit solder ses dettes parce que l’Etat a donné de l’argent de l’organisation. Où est donc cet argent ? La Fécafoot gagnerait à payer les arbitres pour éviter pour éviter une fin de saison tumultueuse dans les stades.
Ambroise Onana, observateur des questions de sports













