Décidément, l’affaire de la joueuse embrassée sur la bouche a eu raison du tout puissant Président de la Fédération Espagnole de Football. Heureux de la victoire de la sélection nationale lors de la Coupe du Monde féminine, Rubiales s’est laissé emporté et a embrassé de manière très agressive la joueuse. Tellement que ses lèvres n’ont pas pu résister. Le tollé qui s’en est suivi continue de faire le tour du monde.
Évidemment, quand on pense à l’atmosphère du moment, on peut penser qu’il n’y avait certainement rien de prémédité. Mais il faut reconnaitre que pour quelqu’un qui occupe un poste similaire, il faut une exemplarité. Si le Président avait un temps refusé de tirer les conséquences de ce geste, il va rapidement être suspendu à titre provisoire par la FIFA. Et les différentes menaces de procédures judiciaires auront raison de lui.
Placé dans le même cas, la Fécafoot a refusé de reconnaitre la perte de qualité du Président Samuel Eto’o. Elle s’est pourtant fait montrer ce qu’il fallait faire par le TAS dans la décision Guibai Gatama et Consorts contre Fécafoot. On préfère au Cameroun, sauver un individu que l’institution.
Ce lundi soir, le comité des présidents des fédérations autonomes et territoriales de la RFEF (la Fédération espagnole de football) a décidé de lui retirer sa confiance. Et il a publié le communiqué suivant.
« Après les récents événements et les comportements inacceptables qui ont gravement porté atteinte à l’image du football espagnol, les présidents demandent que M. Luis Rubiales présente immédiatement sa démission en tant que président de la RFEF », débute le communiqué.
« Nous félicitons chaleureusement l’équipe nationale de football féminin pour son triomphe à la Coupe du monde, poursuit le comité. Nous apprécions l’importance et l’héritage de ce succès pour le sport espagnol. Nous présentons notre admiration et notre gratitude à un groupe de joueuses unique et nous adressons nos félicitations à tous ceux qui, au fil des ans, ont travaillé dur pour assurer la croissance du football féminin. »
« Nous demanderons aux organes compétents de procéder à une restructuration profonde et imminente des positions stratégiques de la Fédération afin d’ouvrir la voie à une nouvelle étape dans la gestion du football espagnol, enchaîne la commission. Une fois que la FIFA a suspendu M. Luis Rubiales, les protocoles internes de la Fédération ont été activés en conséquence de la suspension. La RFEF reste déterminée à poursuivre la mise en oeuvre de ses investissements, ainsi que de la politique de l’UEFA en matière de football. »
Enfin, la Fédération espagnole a profité de ce communiqué pour nommer un successeur.
« Le comité des présidents a donné son soutien unanime à M. Pedro Rocha pour conduire une nouvelle étape où le dialogue et la réconciliation avec toutes les institutions du football seront la ligne à suivre. Nous nous mettons à la disposition de toutes les institutions concernées pour continuer à construire ensemble la candidature à la Coupe du monde 2030. »