La rencontre du deuxième tour des huitièmes de finale retour de la coupe de la confédération ne s’est pas disputée hier mercredi à Douala comme initialement reprogrammé. Le club sud-africain ayant brillé par son absence, invoquant l’impraticabilité du terrain alors que les officiels en pensaient autrement.
Les sud-africains garderont certainement un mauvais souvenir du Cameroun qu’ils ont quitté hier. Si le hasard a voulu qu’Orlando Pirates croise une équipe camerounaise sur son chemin au cours de sa campagne continentale, cette formation ne serait pas prête à revenir au pays de Roger MILLA où elle a encore les images vivaces du stade de la Réunification de Douala.
Le calvaire des sud-Africains a commencé dimanche dernier lorsqu’à la pause une pluie diluvienne a empêché la poursuite de la rencontre, alors que les deux équipes étaient à égalité (0-0). Mais comme le prévoit les règlements de la CAF en pareille circonstance, le commissaire de la rencontre CODJO Léopold de nationalité Gabonaise ayant constaté l’inondation de la pelouse, a reporté le match de 48 heures. Ce report qui n’était pas du goût des sud-Africains qui avaient souhaité jouer plutôt, ont été surpris par l’attitude des dirigeants de Sable de Batié qui voulaient se conformer aux règlements de la CAF, malgré l’amélioration de l’état de la pelouse.
La journée du mardi convenue par les deux équipes pour en découdre enfin a été une fois de plus perturbée par la pluie qui a dicté sa loi dans la capitale économique au grand dam des supporters de l’équipe locale qui a fait venir ses supporters de Batié. À cause de ces intempéries, un autre rendez-vous avait été pris pour hier mercredi et selon le commissaire de la rencontre, ce feuilleton avait déjà trop duré. « On doit jouer cette rencontre aujourd’hui quelque soit la nature du temps qu’il fera… « , nous avait t-il déclaré. C’est ainsi que l’équipe sud-africaine sollicitera le stade Ahmadou Ahidjo pour le déroulement de cette rencontre. La partie camerounaise et les officiels ayant approuvé cette démarche mais les sud-africains ont exigé que le déplacement s’effectue par voie aérienne comme l’exige la Confédération Africaine de Football lorsqu’une équipe sollicite une localité située à plus de 200 kilomètres de celle dans laquelle elle doit évoluer.
Compte tenu des difficultés que connaît la compagnie aérienne camerounaise, Cameroon Airlines, depuis plusieurs semaines (insuffisance de sa flotte avec un avion) à desservir convenablement l’intérieur et l’extérieur du pays en ce moment, les adversaires de Sable de Batié sont restés fidèles à leur exigence si la voie aérienne n’était pas envisagée. « C’est trop de risques pour nous car le trafic routier est très dangereux ici avec le mauvais état de la route », a lancé un des dirigeants du club.
Au niveau de la Fecafoot, les moyens financiers avaient été débloqués pour faciliter le déplacement de Orlando Pirates par voie aérienne. « On a voulu faire des réservations à la Camair pour qu’ils se déplacent ce mercredi à Yaoundé, mais les responsables de cette compagnie nous ont répondu que le prochain vol aura lieu vendredi », a expliqué Etienne TAMO (administrateur de la Fecafoot). Hier mercredi après l’arrêt de la pluie, le directeur du stade de la Réunification, MANDJECK Grébert, s’est déployé avec succès grâce aux jeunes volontaires, à faire évacuer les mares d’eaux sur la pelouse pour que la rencontre puisse se jouer. Pendant ce temps, le secrétaire général de la CAF, MUSTAPHA FAHMY, joint au téléphone par le commissaire de la rencontre, rappellera à ce dernier qu’il souhaiterait que la rencontre se déroule ce mercredi. Et ce par tout les moyens, quelque soit le lieu car la première journée des rencontres du groupe se joueront la semaine prochaine selon le calendrier déjà établit.
L’équipe sud-Africaine qui s’est obstiné à ce refus de jouer sur l’aire de jeu du stade de la Réunification a préféré se retirer dans la zone portuaire (lieu dit base navale) pour une séance d’entraînement… En réalité, Orlando Pirates est attendue en Afrique du sud où elle prendra part samedi prochain à une rencontre plus juteuse (« CHARITY CUP »), selon les déclarations d’un proche du club.
Les officiels ainsi que l’équipe de Sable de Batié qui étaient présents, ont attendu pendant une heure, essuyant le refus catégorique des sud africains, joints au téléphone. Dans ces circonstances, le commissaire de la rencontre constatant l’absence et le refus des sud-africains a fait son rapport qu’il transmettra à la CAF.
Ainsi donc s’achève ce feuilleton tragi-comique de Sable de Batié et Orlando Pirates. Tous les regards sont désormais tournés vers la CAF où la réaction est attendue dans les prochains jours.
Responsabilités
Le Cameroun serait sorti grandit dans ce jeu à cache-cache entre Sable de Batié et Orlando Pirates d’Afrique du sud s’il avait des infrastructures sportives adéquates digne de ce qu’il représente dans le milieu du football mondial. Mis à part la mauvaise volonté sud africaine, on pourrait souligner que la vétusté et le délabrement avancé du stade de la Réunification de Douala, ajoutés aux problèmes de la Camair sont les principales causes de cette rencontre à plusieurs rebondissements.
Si la pelouse répondait minimalement aux normes internationales, cette pluie n’aurait pas empêchée le déroulement normal du match hier. On se rend à l’évidence que les pouvoirs publics sont en partie responsables de ce qui doit être fait pour la réhabilitation et la construction des stades modernes. L’image présentée par le stade de la Réunification est une honte pour un pays où ses fils évoluent dans les plus grandes équipes du monde. Il est également temps pour la CAF de faire des inspections dans nos stades qui sont à l’abandon depuis des lustres.
Indirectement, la Camair tient une autre part de responsabilité. Une compagnie aérienne nationale qui survit avec un seul avion opérationnel, ça se passe de tout commentaire.
D. EKOULE à Douala, ekoule@camfoot.com