Après un match nul obtenu contre les Faucons du Soudan à la 93eme minute, les Lions Indomptables sont rentrés ce dimanche à paris pour une brève escale, en route pour Hambourg en Allemagne pour un match cette fois amical. Le film de leur arrivée.
Aérogare de Paris-Orly, dimanche 15h40. Cela fait 50 minutes que le vol Egyptair en provenance du Caire a atterri, avec à son bord les joueurs et le staff des Lions Indomptables, qui, la veille, ont rencontré les faucons locaux pour le compte des éliminatoires combinés CM/CAN 2006. Ceux-ci mettent du temps à apparaître dans au niveau de l’arrivée A1 du terminal Sud.
Certains joueurs tels que Makoun, Job, Atouba ou Douala se plient volontiers à l’exercice de la réaction d’après match, tout en poussant leurs chariots vers l’autobus gris qui les attend pour les transférer vers l’aéroport de Roissy-Charles de Gaulle, à l’autre bout, au nord de la région parisienne.
D’autres s’en vont avec famille ou amis venus les chercher en voiture. Ne vont-ils pas à Hambourg comme les autres jouer le match amical? Le 4eme vice-président de la fédération, David Mayebi, qui prendra plus tard en soirée son avion Camair pour Yaoundé, apportera une explication : « L’entraîneur ne m’a pas parlé de défection; si tous les joueurs ne sont pas partis aujourd’hui dimanche, ils iront demain lundi. L’entraîneur a dû leur donner la permission de le faire ».
Dans l’autobus gris donc prennent place Kameni, Tum, Abanda, Tchato, Douala, Mettomo, Job, Feutchiné, Souleymanou, Atouba, Djemba, Doumbè-Perrier, Tomou, ainsi que le personnel administratif et technique des Lions Indomptables, moins Winnie Schaeffer, pour les raisons évoquées tantôt. Le voyage de presque 45 mn est propice à la bonne humeur des présents qui entonnent des chants d’animation comme quand ils vont en match, grignotent, mais surtout refont le match de la veille. Ambiance.
Bill Tchato : « Je ne m’explique pas ce qui est arrivé. Sur le but, tout simplement on voit je ne sais même plus comment il s’appelle, ni quel numéro il avait! Le gars il a pris le ballon, personne ne l’a attaqué, une frappe même pas appuyée, ça passe entre 4 jambes camerounaises et ça va au fond« .
Thimothée Atouba : « On étouffait de chaleur pendant le match « . Le docteur Assamba s’étonne: « c’est quand nous sommes menés que nous commençons à jouer« .
Idriss Carlos Kameni lui, ne pense pas encore au match qui risque de l’opposer à Samuel Eto’o Fils en championnat d’Espagne, dans le derby de Barcelone. « Je suis concentré à la sélection, c’est à la fin du stage, jeudi, que je penserais à ce match de samedi prochain. J’espère que Samuel sera rétabli, je lui ai envoyé des messages,j’espère qu’il pourra tenir sa place samedi« .
Hervé Tum, le joueur du FC Metz qui a partagé l’attaque avec Joseph Désiré Job explique que « les Soudanais ont tenu le Cameroun de la 1ere à la dernière minute. On se dit que rien n’est perdu, on les rejouera à la maison« .
Bill Tchato évoque son coéquipier Ndiéfi, blessé la veille du match : » On a vu les entraînements que Pius a fait, il était en pleine forme. Il m’avait même dit que le coach disait que ce match était pour lui. En tout cas, ils nous a tous impressionnés pendant tout le stage que nous avons fait là-bas« . Guy Feutchiné, plutôt calme et assis dans son coin au milieu du bus a été titulaire pour la 1ere fois dans ces éliminatoires. Il a vu les soudanais « dans tous les duels« . A-t-il joué en numéro dix, selon la configuration de la feuille de match? Il m’assure que non : « j’ai joué milieu droit dans le système de 4-4-2 avec lequel nous avons commencé le match. Gérémi Njitap a joué latéral droit. Je jouais devant lui, tout en fermant au milieu quand le ballon se jouait du côté gauche« .
A l’avant de l’autobus, Souleymanou Hamidou confirme s’être exprimé en arabe lors de la conférence de presse du vendredi matin au Soudan. « Je parle l’arabe n’choa, et ils posé certaines questions en arabe, mais il y a quelques différences. On a réussi quand même à se comprendre. » Avons-nous grillé notre dernier joker, les ivoiriens ayant maintenant leur destin dans leurs pieds? Il répond que « c’est très tôt pour le dire, la phase retour va arriver, rien n’est joué« .
Et les rumeurs de dissensions internes pendant le stage ? Tous semblent étonnés de cette information, et assurent que tout s’est bien passé là-bas. David Mayebi de la Fécafoot, à la même question, répond un peu plus tard que « les rumeurs, ça vient toujours, vous avez suivi, même au plus haut niveau de l’État il y en a eu. Ce ne sont que des balivernes.[…] Laissons les joueurs se préparer, nous tous nous aimons notre équipe. » Pour clore le sujet « rumeurs », le directeur administratif Engogomo nuance : »En groupe, il peut arriver que qu’il y ait quelques éclats de voix. Il n’y a pas eu de problème de désordre, mais il y a eu rappel à l’ordre. On saura si ce rappel à l’ordre a été bien perçu, à travers les résultats« . Il rajoute : « est-ce que quelqu’un a claqué la porte? Non. On a constitué l’équipe, l’équipe a joué et a valablement défendu nos couleurs. »
Arrivée à Roissy 2D vers 16h 40. Prise des billets d’avion au comptoir, enregistrement des bagages, la routine des joueurs au cours de l’année. Bill Tchato ne retrouve plus son ordinateur portable! Ouf! Il était resté sur le comptoir d’Air France. Tout va bien, embarquement sans histoire vers Hambourg pour un décollage (à l’heure) à 19h10. David Mayebi n’accompagne pas « les enfants » en Allemagne. « J’ai des responsabilités au niveau du parti, qui m’obligent à ne pas rater un évènement comme celui-là (élections du lundi 11 Octobre), qui interpelle tous les Camerounais. J’ai participé à la campagne électorale au départ, je dois donc aller au Cameroun pour poser mon acte, un acte très important pour le futur de notre pays« . Le vol UY partait à 23h30. Je ne suis pas resté si tard pour vérifier son exactitude!
Jean-Pierre Esso à Paris, jpesso@camfoot.com
