On a frôlé la catastrophe Jeudi dernier dans la ville de Qinhuangdao. Au menu de la discorde, l’interminable bras de fer entre le Comité Olympique national, le Ministère des sports et les joueurs de l’équipe nationale espoir du Cameroun. Une situation tendue qui a eu le don d’entamer le moral des hommes de Ndtoungou Mpillé arrivés seulement 40 minutes avant le début du match contre la Corée.
Les choses se suivent et se ressemblent au Cameroun où les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. La preuve est une fois de plus faite ici en Chine où sportifs et décideurs n’arrivent pas à accorder leurs violons. Au départ de l’action rocambolesque, une histoire de primes promise et non respectée par la suite. La trace de la source du problème se retrouve au lendemain du match contre le Botswana à Yaoundé. Ce jour là, bien que qualifiés pour les JO de Beijing, les Espoirs s’étaient imposés contre cette équipe d’Afrique Australe. Une prestation saluée par l’ensemble de la sphère footballistique du Cameroun. C’est à ce moment que le MINSEP décide de récompenser les artisans de la qualification par une prime conséquente. Cet argent ne devait être reversé qu’à ceux qui devaient faire partie de la liste des 18 joueurs amenés à défendre les couleurs nationales en Chine. C’est lors du dernier stage de Stuttgart que le montant d’un million a été officiellement promis aux hommes de Mpillé.
Dès cet instant, les joueurs se sont prononcés contre cette « sous évaluation » de leur performance. Il a fallu l’intervention de l’entraîneur principal au cour d’une réunion pour calmer les esprits. Les joueurs décident alors de bouder cette prime jusqu’à ce que solution soit trouvé. Le mystère de la régularisation de ce problème restera entier jusqu’au départ pour le tournoi de Hong Kong géré cette fois ci par la Fecafoot qui voulait assurer une préparation adéquate à nos Olympiques.
On attend le Ministre … le Ministre ne vient pas …
Le ministre va régler ce problème. Tel est en substance le discours tenu aux joueurs. Le seul bémol est que Augustin Edjoa (qui reconnaît le statut particulier de l’équipe de football par rapport aux autres disciplines) se fait attendre depuis le 04 Août. Même le jour du match contre la Corée où il signe mordicus qu’il arrivera avant le début de la rencontre pour parler aux joueurs, sa présence ne sera pas effective. Ce ne sont pas de nouvelles promesses qui manquent. Le Ministre est en route peut-on entendre dans la délégation de Qinhuangdao (cette ville se trouve à deux heures de train de la ville de Beijing où se trouve la délégation camerounaise ndlr). Au lieu de passer le temps à la concentration comme les Coréens, les Lions vont se lancer dans une interminable attente qui n’aura qu’une suite négative. Se sentant abusés, ils décident de ne pas se rendre au stade pour la rencontre si l’homme fort du MINSEP ne pointe pas son nez. Après multiples remous, ils arriveront finalement 40 minutes avant le début de la rencontre (le règlement prévoit 2 heures ndlr). Dans le vestiaire, la tension est perceptible. Les négociations se poursuivent pour persuader les joueurs d’entrer sur la pelouse et de repousser les revendications pour plus tard. C’est à la 25e minute de jeu que Augustin Edjoa fait son entrée dans le stade Olympique de Qinhuangdao, à la tête d’une délégation qui comporte Iya Mohamed, Roger Milla, Mme Betala et autres … Une réunion tardive à Beijing expliquerait son retard.
Le mal est déjà fait, la concentration des joueurs a subi un gros coup. Ces valeureux Lions qui vont se donner corps et âme pour obtenir un résultat respectable. À la fin de la partie, une interminable réunion s’est tenue dans le vestiaire entre le Minsep et les joueurs. Ils ont évidement parlé de tout sauf de la prime car Augustin Edjoa ne souhaitait pas le faire devant ses invités. Il a d’ailleurs regagné la même nuit la ville de Beijing pour assister à la cérémonie d’ouverture des jeux. Aujourd’hui Vendredi, les joueurs se sont une fois de plus réunis avec le directeur administratif des équipes nationales. André Nguidjol a une fois de plus promis de transmettre les doléances au ministre qui a fait savoir aux joueurs par l’entremise de l’entraîneur qu’il n’était pas content d’eux. Ainsi va la vie à Qinhuangdao où on s’achemine lentement mais sûrement vers un bis repetita. Bravo à Martin Ndtoungou Mpillé qui a su gérer la situation et présenter une belle équipe qui, sportivement peut faire de très belles choses dans ce tournoi.
Stephen Sunou à Qinhuangdao (Chine)
