Au coup de sifflet final de l’arbitre central Aboubakar Moussa, Cyrille Tchuenté, l’un des défenseurs de Renaissance de Ngoumou n’a pas pu retenir ses larmes. Au point où il a fallu que l’entraîneur Jean Pierre Fiala Fiala aille le réconforter. Pour ce joueur, ils ont perdu une partie qui était pourtant à leur portée. « Ce n’est qu’un match perdu; ça va passer », lui dira l’entraîneur qui parvient tout de même à le convaincre à regagner les vestiaires.
Dans le camp de Sable de Batié, c’est une joie totale pour avoir pu empocher les trois points de la 12e journée. Pendant la première manche de cette partie, le public, qui n’a pas massivement fait le déplacement du stade, n’a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. Les deux formations qui ont passé le temps à s’observer n’ont que peu mené des offensives. Le jeu s’est beaucoup plus joué au milieu du terrain pendant que les attaquants étaient quelque peu timorées.
Mais c’est à une autre rencontre que vont assister les spectateurs dès la reprise où Richard Towa et Jean Pierre Fiala Fiala, respectivement directeur et entraîneur de Renaissance d’une part, et Emmanuel Likoumba, entraîneur de Sable d’autre part, ont eu le temps de prodiguer des conseils à leurs poulains. Dans un cafouillage orchestré dans la surface de Renaissance à la 47e, Belinga, attaquant de Sable, place le ballon dans le décor. Sept minutes plus tard, Emmanuel Bebga de Renaissance est lancé dans le camp de Sable. Le gardien Frank Olivier Zibi est obligé de sortir de sa cage pour le contrer face à une défense absente. Au regard de la position du gardien, Bebga passe le ballon par-dessus de sa tête. Ce dernier rebondit juste devant la cage et passe au-dessus de la barre transversale. Aux 57 et 61e minutes, les attaquants de Sable ne parviennent pas à bien négocier deux belles occasions de but. La domination des bleu et jaune de Batié est bel et bien visible.
A la 62e minute, Sable bénéficie d’un coup franc de 35 mètres. Avec au départ trois joueurs à l’exécution. C’est finalement Mosina Mopi Nassako qui crucifie le gardien Eric Ngana de Renaissance d’un tir canon.
Les protégés de Richard Towa vont se réveiller sans jamais réussir à trouver le chemin des filets. C’est d’ailleurs sur ce score qu’un terme sera mis à la partie.
Il faut noter que la veille, Sable était à la chefferie supérieure Bamendjinda pour recevoir la bénédiction du chef Jean Marie Tanefo dont le peuple célébrait le festival Nekou qui est une fête de bénédiction et de purification.
Blaise Nwafo à Mbouda
Réactions des acteurs
Frank Olivier Zibi, gardien Sable : «Ce qui a fait la force de l’équipe n’est rien d’autre que la solidarité. Nous avons un groupe très solidaire et très concentré. Nous allons continuer dans cette dynamique pour la suite du championnat. Quand vous me voyez chaque fois en train de parler à mes coéquipiers, c’est l’envie de jouer et gagner. Depuis un certain temps on ne faisait que des matches nuls. Cette rencontre nous l’avons beaucoup préparé et pas comme les autres. C’est ce qui nous a amené à jouer comme vous avez vu. La bénédiction que nous avons reçue hier était une bonne bénédiction parce que le chef ne peut pas rester sans penser à ses enfants du moment où nous jouons dans son stade. Quand il nous sonne sa bénédiction c’est la preuve qu’il a vu que nous allons nous en sortir dans ce stade.»
Jean Pierre Fiala Fiala, entraîneur Renaissance de Ngoumou :
Emmanuel Likoumba, entraîneur Sable:
«Je suis heureux cet après midi parce que nous venons d’engranger les trois points de la journée ; ce qui est très important pour nous. Nous sommes satisfaits du fait que c’est plutôt en seconde mi-temps que les enfants se sont retrouvés parce qu’il faut avouer qu’en première mi-temps ils ont joué crispés. Par la suite ils ont compris et retenu les consignes qu’on leur a données à la pause. Ils ont marqué le but qu’il fallait et ça nous fait trois points pour la journée. C’est une très bonne équipe de Renaissance que nous avons rencontrée ce jour. Elle pouvait même nous gagner dans ce match au vu des occasions qu’elle a obtenues mais qu’elle n’a pas pu concrétiser. C’était notre jour aujourd’hui.»
Rassemblées par Blaise Nwafo à Mbouda
