Les Astres de Douala ne se sont jamais sentis aussi proches du très convoité fauteuil de champion du Cameroun depuis le démarrage du champion d’élite. Avec 39 points, juste à une longueur derrière le leader Cotonsport (40 points), Astres est véritablement à l’entrée du sanctuaire qui mène au sacre.
Pour en arriver là, les poulains d’Etienne Sockeng ont passé à la moulinette Fédéral du Noun en les infligeant un cinglant 10-2 mercredi dernier. Pourtant, le début du match ne présageait pas d’un tel score historique. « Nous avons inscrit notre premier but contre le cours du jeu., Fédéral nous donné du fil à retordre durant le premier quart d’heure. C’est à la 17è minute qu’on inscrit le premier but. Quelques minutes après, le second but survient. Dès cet instant, ils ont baissé les bras. En premier mi-temps, nous inscrivons 5 buts et 5 autres en seconde manche » raconte Gabriel Zabo, le coach adjoint des Astres. Les héros de ce retentissant exploit sont Etonde Ebongue (4 réalisations), Epah (2 buts), Bassmobeng, Ncha, Ngoko, Njock qui ont inscrit chacun un but. Fédéral était-il trop faible ou Astres était trop fort pour son adversaire de la 25è journée du championnat: « Nous avons peut-être été plus fort que Fédéral. Mais notre victoire n’enlève rien à la qualité du jeu de Fédéral » tranche Zabo.
Comment comprendre que les Astres passent une première phase du championnat sans inscrire trois buts en une rencontre et qu’à la phase retour, ils se métamorphosent en un véritable shérif ayant la gâchette facile, et au moment où sept des éléments clés du club sont partis chercher fortune sous d’autres cieux ? Etienne Sockeng explique : « nous avons été sevré de deux attaquants [Bekima et Ncha, parti pour Petro Atletico Lunada, Ndlr] clés à la phase aller du championnat. Après une série de 14 matches sans défaite, on a traversé une série noire. On ne gagnait pas nos matchs, mais nous n’étions pas non plus parmi les derniers même si on n’inscrivait pas plus de deux buts par rencontre. La vérité ce qu’il y avait un manque de réussite. Il y a des matches nuls vierges où on s’était offert beaucoup d’occasions de but sans marquer» confesse le coach principal des Astres avant d’ajouter : « Au début de la phase retour, nous avons souffert du problème de délocalisation de nos matches qui se déroulaient hors de Douala, notamment sur la caillasse du stade de Limbe. Maintenant que nous sommes revenus sur la pelouse, nos joueurs retrouvent leur automatisme et le résultat est là, 13 buts en deux matches ».
Etonde Ebongue, l’homme providentiel
Le coach Etienne Sockeng explique cette métamorphose de son ‘’pitchichi » : « Lorsque Ncha et Bekima étaient là, Ebongue ne jouait pas. Lorsque ces deux sont partis à Petro Atletico Luanda, on lui a fait confiance et aujourd’hui tout le monde est content. Il venait de la D2, on a eu le temps de le préparer. Ses aînés lui faisaient ombrage. Il a commencé contre Cotonsport de Garoua, à lui seul il avait marqué deux buts. Contre Foudre dimanche dernier, il inscrit son 4è but de la saison. Trois jours plus tard, il file coup sur coup 4 buts d’anthologie à Fédéral ».
Du coup, à Douala, les supporters des « Brésiliens » rêvent déjà d’un sacre final à cinq journées de la fin du championnat d’élite. Cependant, Etienne Sockeng tempère ces vagues d’optimisme : « C’est qui rend le football attrayant, c’est l’incertitude. L’objectif pour nous c’est d’être parmi les deux premiers pour jouer la prestigieuse champions league africaine ». Gabriel Zabo, meilleur entraîneur de la province du Littoral en 2005 grâce à son club As Douala 2è, sacré champion provincial, se retrouve l’année suivante dans un club qui aspire légitimement au titre. Est-ce à dire que tout ce que Zabo touche se transforme en or ? « Non ! répond humblement le coach adjoint des Astres. Par nature, je suis un gagneur. J’ai la chance d’être dans les clubs qui sont au-devant de la scène. Avec Etienne (Sockeng), nous formons un bon duo, j’ai la ferme conviction que nous allons réaliser de bonnes choses cette année ».
En attendant, les co-équipiers du capitaine Mbom travaillent dur matin et soir pour le match au sommet de la 26è journée qui se joue le 06 août prochain à Garoua. Autant dire que le vainqueur de ce choc au couperet, prendra le fauteuil de leader et sera par là même à coup sûr un sérieux prétendant pour le sacre final.
Union sort la tête de l’eau, Ksa s’enfonce
Par ailleurs, Union sportive de Douala (Usd) reprend du poil de la bête. Après une prestation médiocre en phase aller, les ‘’nassaras » se métamorphosent en s’offrant même le scalp de Fovu, (1-0), 2è ex æquo du championnat. C’était mercredi dernier. Une série de trois victoires qui coïncide avec le retour depuis un mois dans l’encadrement technique du club d’un certain Gérard Mbimi, ancien coach qui a réussi à hisser l’Usd en 2004 à la finale de la coupe du Cameroun et à occuper la troisième du podium du championnat. Mbimi serait-il le porte-bonheur de l’Union ? « Peut-être que je porte chance à l’Union, répond le technicien avec un sourire en coin. Je suis venu apporter mon soutien au club. Mais L’équipe a beaucoup changé sur le plan technique. La mentalité des gars s’est aussi beaucoup renforcée. » Une chance que n’a pas, la Kadji sport academy (Ksa). Le troisième ambassadeur du Littoralen en perdant (0-3) contre Foudre mercredi dernier, s’englue davantage à la dernière place du championnat (20 points) alors que les clubs mal classés, avec l’énergie d’un écorché-vif, sont en train de gagner leur match. Au regard de tout ce qui précède, il faut un tremblement de terre pour que la Ksa ne descende pas dans l’enfer de la D2. Même si l’encadrement estime que « tout est encore jouable », dixit Jean Eyoum.
En attendant la 26è journée, place à la coupe du Cameroun ce week-end avec les 8e de finale retour selon les combinaisons suivantes:
Coupe du Cameroun (8èmes de finale Retour)
30/7/2006
-Acadasport – KSA
-Bamboutos – Sahel
-FC Mbalmayo – Union
-Mount Cameroon – Bandja FC
-Sable – FC Intl. Lion Ngoma
-Fovu – Aigle Royal
-Douala AC- Coton Sport
Eric Roland Kongou, à Douala
