A la suite du grand stratège Clausewitz, beaucoup de chercheurs ont établi des corrélations entre un match de football ou autre à un affrontement par ballon interposé, une sorte de guerre sportive qui ne dit pas son nom. Or comme chacun le sait, le secret de la victoire est dans la préparation de la guerre. Dans l’histoire de l’humanité, l’intendance doit toujours suivre ou accompagner une troupe prête au combat. Une armée indisciplinée et mal préparée n’a jamais gagné une bataille décisive.
Plus que d’autres équipes africaines, le Cameroun pêche beaucoup par un manque d’organisation chronique. Avec le défaitisme qui nous caractérise, certains parlent même d’une marque de fabrique. Les vraies causes, il faudrait pourtant les chercher du côté d’un management à la petite semaine des hommes et des biens qui confine à la navigation à vue.
Aucune stratégie globale, aucune vision concertée, aucune projection étalée dans le temps, aucun des droits et devoirs n’est venu jusqu’ici interrompre le doux ronronnement des climatiseurs des bureaux capitonnés de la fédération ou du ministère. Ces principales structures en charge de la gestion du football camerounais semblent plus préoccupées à en disputer les prébendes qu’à consolider les structures basiques d’un poulailler en or massif.
Qu’il s’agisse de la convocation des joueurs, du staff technique ou du respect des échéances du calendrier international, les dirigeants sont presque toujours pris de court. D’où les rafistolages de dernière minute dont la capacité de nuisance a été constatée à Brésil 2014. Il est affligeant que les leçons du passé n’aient pas été tirées pour redresser la barre. D’une compétition à l’autre, ce sont les mêmes scandales, les mêmes manquements, les mêmes approximations, les mêmes maux décriés précédemment qui reviennent. Comme pour rappeler à l’incurie des uns et des autres que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Jean Marie Nkeze