Le grand ménage que certains avaient annoncé chez les Lions indomptables n’est manifestement pas pour aujourd’hui. Rigobert Song Bahanag a-t-il finalement eu raison des partisans du changement?
Lors du dernier regroupement de l’équipe nationale à Brisburg en Allemagne, le capitaine des Lions indomptables avait exigé le retour au sein de la sélection de certains des « cadres » de l’équipe qui n’avaient pas été invités à ce premier regroupement post débâcle de Corée/Japon 2002. À Yaoundé du 12 au 16 octobre, s’ils effectuent le déplacement, on devrait revoir avec la sélection nombre de ténors de l’équipe que certains disaient pourtant bons à la retraite parce que vieillissants. Patrick Mboma qui se refait une carrière … en Libye est sur la liste des joueurs convoqués par Winfried Schäfer, tout comme Raymond Kalla qui avait pourtant déjà annoncé sa retraite de l’équipe nationale. S’il revient sur sa décision et effectue le déplacement de Yaoundé, ce ne serait pas le premier revirement du genre chez les Lions indomptables. Combien de fois Joseph-Antoine Bell, Thomas Nkono, Roger Milla n’ont-ils pas annoncé leur départ de l’équipe nationale, pour laisser la place à plus jeunes qu’eux ou pour dire non à la mauvaise organisation qui y règne?
En revanche, certains seront surpris de ne pas voir Lauren Etame et Pierre Wome à Yaoundé. Tant qu’à faire revenir les « cadres vieillissants », pourquoi ne pas les rappeler tous? Mais on devrait comprendre que l’un et l’autre ont fait des déclarations qui les tiennent à l’écart du regroupement actuel. Si pour Lauren qui ne supporte vraiment pas les improvisations dommageables des Lions indomptables, la mise à l’écart est volontaire; pour Pierre Wome, elle est imposée par le ministre Bidoung Mpkatt qui ne veut plus en entendre parler. Le Minjes accuse le Camerounais de Fulham d’indiscipline. Il serait un fauteur de grève chez les Lions. Plus grave, il s’est autorisé une sortie très critique dans la presse contre la gestion calamiteuse de la délégation camerounaise à Corée/Japon.
À cause de sa liberté de ton, Pierre Wome Nlend risque donc de perdre sa place dans l’équipe de Schäfer comme hier Joseph-Antoine Bell perdait la sienne dans les buts. Seulement le Cameroun n’est plus en 1990, mais en 2002. De quel droit Pierre Bidoung Mpkatt, tout ministre de la Jeunesse et des ports qu’il soit, se donne-t-il le droit de dicter des choix au sélectionneur national? Au cimetière municipal, on n’a manifestement pas tiré toutes les leçons de la désillusion de Corée/Japon 2002. On n’a pas encore compris que les Lions indomptables ne sont plus des bambins qu’on encombre d’une tutelle incompétente, mais des professionnels qui ont besoin de résultats pour vivre sportivement. Il ne faut pas que le ministre des Sports se transforme en ramasseur de balles lors des entraînements de l’équipe nationale. Il doit laisser le sélectionneur faire librement son travail et appeler les joueurs qu’il juge capable d’apporter quelque chose à la sélection.