DOUALA, 19 Jan – Tous les deux ans, le continent africain vibre au rythme de la coupe d’Afrique des nations de football. Cette grande messe sportive africaine est une occasion pour les footballeurs africains qui évoluent à l’étranger et sur le continent de se retrouver. Pour la 24ème édition qu’abritera la tunisien, les Lions indomptables du Cameroun quadruple champions d’Afrique seront au rendez-vous pour la 13ème fois.
A quelques jours de l’ouverture de ce challenge, les camerounais installés aux quatre coins de la république se préparent activement à vivre de bout en bout cet évènement qui alimente au quotidien les conversations dans les taxis, les bureaux et voire les débits de boissons.
Il suffit de faire un tour dans les différentes artères des deux métropoles du pays que sont Douala et Yaoundé pour le constater. Jeunes comme adultes, travailleurs ou chômeurs font de la coupe d’Afrique des nations et par ricochet les lions indomptables du Cameroun leur sujet favorite, rélegant ainsi aux calendes grecques la politique en cette année électorale. Les paris et pronostics ravissent la vedette pour le choix de telle ou telle équipe à Bépanda, Bali comme à New-Bell ou à Essos, Mvog-Ada et Mokolo à Yaoundé.
La confiance règne
Depuis plus d’une décennie, les lions indomptables du Cameroun ont pris le devant de la scène sur l’échiquier africain avec leur progression remarquable. Auréolés par leur bonne prestation en coupe du monde 1990 en ITALIE, quadruple champions d’Afrique, on n’oublie pas la victoire aux derniers J.O de SYDNEY et plus récemment finaliste de la coupe des confédérations 2003. Ces honneurs conquis sur la scène continentale et mondiale donnent une certaine confiance aux camerounais. Ils sont très nombreux au Cameroun à penser que les lions entreront dans l’histoire en remportant pour la 3ème fois consécutive le trophée suprême continental.
Si le fervent patriotisme du peuple camerounais a échoué en politique et dans les autres secteurs de la vie nationale, force est de constater que l’union sacrée pour leur la réussite des Lions indomptables est une envieuse réussite. En cette matière, des nombreux observateurs n’hésitent pas à parler « d’exemple camerounais », où tout un peuple parle le même langage, celui de la VICTOIRE des « vrais Lions », roi d’Afrique. Chacun y va de sa stratégie pour un objectif commun en attendant de célébrer à l’unisson les mérites de cette épopée.
Que profitent les camerounais?
Le quartier AKWA situé au coeur de Douala la capitale économique du Cameroun grouille de monde en prélude à la coupe d’Afrique des nations. La ruée vers les magasins de commerce d’appareils électroniques démontre que les camerounais ne veulent pas perdrent ces moments du football. M.Chang est un jeune chinois qui excelle dans le négoce des appareils électroniques; pour lui, »l’affluence a augmenté depuis quelques jours car nous avons lancé la solde des prix sur les téléviseurs ». A quelques mètres delà, Hervé est venu acheté un téléviseur; il affirme : »j’ai emprunté de l’argent dans la tontine parce que je veux vivre la CAN avec ma famille. Je n’aimerai pas compter sur le voisin, ou aller dans une vente à emporter ».
Même les réparateurs de téléviseurs sont submergés de travail. OUSMANE déclare partir de son atelier après 22 heures ces derniers jours à cause de la fréquence de la clientèle qu’il faut satisfaire. Les petits commerçants se frottent les mains dans la vente des maillots, tee-shirts et autres gadgets à l’effigie des Lions. Ceux-ci s’arrachent comme des petits pains. Certains opérateurs économiques organisent des charters à destination de la Tunisie à des prix concurrentiels. Le ministère de la jeunesse et des sports à assainit ce milieu en octroyant l’agrément à 4 sociétés afin d’éviter un autre calvaire des camerounais aux précédentes éditions de la CAN. Comme Marie cette jeune cadre d’entreprise résidant à Yaoundé; »j’irai encourager notre équipe. C’est aussi l’occasion pour moi de découvrir la Tunisie ce pays qu’on dit très touristique ».
La CAN pour les camerounais n’est pas seulement une fête sportive mais également une occasion de s’évader et surtout de gagner de l’argent.
D. Ékoulé, à Douala
